CAVERNA, une exposition de Simon Paccaud. Vernissage le 16 mars 2023, dans le cadre de la Nuit des Bains.


Du 17 mars au 24 avril 2023
Vernissage jeudi 16 mars dans le cadre de la Nuit des Bains


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Lors d’un voyage en Sardaigne, Simon Paccaud et sa compagne Florence découvrent une carrière, qui semblerait être l’un des lieux d’extraction à l’origine de la lithographie. De là, démarre une recherche qui se développe en tirages argentiques et impressions sur papier, semi-rêvée, semi-possible, une narration qui trame «le début d’une grande histoire», qu’il présente au Labo ce printemps 2023. C’est une série de nouvelles pièces reliant deux de ses formations, la lithographie et la menuiserie. Ce projet sera ensuite présenté dans un deuxième temps à Marseille.

Au point de départ, ce lieu aux apparats mystiques, archivé avec les moyens du bord, la révélation enfouie se cachant encore dans les films noir et blanc mets dans un état d’attente d’un possible à découvrir. Un mystère plane et l’on ne se sait pas se qu’il se cache derrière ces pierres tout comme sur ces pellicules. Ces images une fois développées, vont être sélectionnées, recadrées et imprimées de manière unique.

A l’atelier de lithographie de Renens, dans une dynamique intuitive Simon multiplie les processus, dans une rapidité et précision d‘action qui permet une production d’œuvres, dont les tirages sont tous différents : avec Nayla Younes, deux séries d‘éditions paraissent, une de sept tirages d’une couleur et l’éditon trois couleurs de 30 exemplaires tous différents, des surimpressions dans des ordres aléatoires. L’énergie englobant ce projet provient de ces dynamiques collaboratives créant des liens attentifs aux hasards, comme cette phrase punchline qui apparaît lors de la réalisation de la deuxième édition avec Tara Ulmann, deux couleurs 6 tirages noirs et roses. Déchirement d’images, gestuelle appliquée, placement de carte qui se joue comme un jeu de Memory, dans un rythme en cadence qui semble une course sans pause jusqu’à sa résidence au Labo avant le montage de l’exposition.

Des meubles en bois, sur lesquels sont accrochés, disposés différents formats imprimés, reprennent le modèle créé par son arrière grand-père, une étagère nommée «porte-cuillère».

Ces peintures vivantes l’une à côté de l’autre vont être activées par l’artiste durant la période d’exposition. Remplies de petits objets glanés, cristallisant un espoir ou portant en eux une lecture crée par la composition des tirages imprimés sur petits formats, des cartes postales imbriquées entre d’autres objets aux significations qui nous resteront énigmatique. Une magie émane des choix.

L’artiste y compose une narration, comme sur une partition, les objets dessinent un cheminement épars, une suite de notes sur des lignes, une musique riche de sens aux rébus multiples qui résonnent dans les étages de ces structures en bois de chêne. Ces petites fenêtres, ressemblent à des autels, des tableaux relatant l’accumulation de souvenirs. Lieu de recueillement.

Des petites cavernes, des grottes aux profondeurs abstraites, les images évoquent ce moment de retrait ou de dévotion. Un refuge escarpé mais mieux que rien, un lieu ou l’on peut se balader. Les aspérités brutes aux dimensions inconnues et non perceptibles créent des espaces intimes. On découvre en descendant dans l’espace obscurcit de la cave, un film monté par Charlotte Rocchi sur le rythme amené par la voix off de Simon qui nous raconte…

Karen Alphonso

L’exposition est visible jusqu’au 24 avril 2023.

L’exposition est visible jusqu’au 24 avril 2023.

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L’exposition est visible jusqu’au 24 avril 2023.
CAVERNA – SIMON PACCAUD
16 mars – 24 avril 2023


Ouverture mardi, mercredi et vendredi de 14h à 18h ou sur rendez-vous.


Le programme annuel de l’espace Labo a le soutien de la Ville de Genève.

Simon Paccaud est diplômé de l’ECAL en 2014 après une première formation de menuisier. Il travaille comme s’il chevauchait la crête d’une vague, absorbant son environnement tout en flottant en apesanteur, dans la rue et marchant sur une corde raide. Cet équilibre précaire alimente sa création, en montées d’adrénaline, enflammée par le risque et réceptive à la poésie de son environnement. Il chante et tague, travaille le béton cellulaire autant que la peinture, le métal ou la lithographie, tous ces moyens d’expression évoquent des sentiments d’enfermement ou de liberté, de violence et d’apaisement. Ses projets découlent naturellement de son extrême sensibilité, de sa joie de vivre, des accidents existentiels qu’il a traversés, de cette fracture et génèrent une force, un impact gestuel particulier. Il utilise des objets recyclés, les lieux où il a vécu, une histoire personnelle ou collective qui reflète la relation dans ses créations. Simon Paccaud construit ainsi un art de la relation, met du tissu émotionnel dans une narration entremêlée d’anecdotes. Il devient griot, conteur troubadour et, lithographe ou peintre, donne vie à la matière par des gestes directs, brusques, parfois précipités et accélérés. Julie Enckell