Programme video au Cinema Dynamo

Légende : Filmstill, Petals in the Rings, 2019 by Erika Roux

Owlet in a blinding time part 1.2

As part of the exhibition Owlet in a blinding time at Espace Labo, curators Karen Alphonso and Ceel Mogami de Haas present an off-the-wall video program at the Cinema Dynamo of the Contemporary Art Center. Nine video works will in turn tell and explore the rhizomic dimension of the garden. Each artist gives us on screen their real or fictionalized perception of the garden space, like so many doors opening onto an ever-changing territory. At the same time a ground of resistance, a communicating place, a dreamed and desired space, the garden-multitude unfolds, closed or open, natural or supernatural, ephemeral or returning.

Cinema Dynamo du centre d’Art Contemporain, Genève

Dans le cadre de l’exposition Owlet in a blinding time à Espace Labo, les curateurs Karen Alphonso et Ceel Mogami de Haas présentent une programmation vidéo hors-les-murs au Cinema Dynamo du Centre d’Art Contemporain. Neufs œuvres vidéos vont tour à tour raconter et explorer la dimension rhizomique du jardin. Chaque artiste nous livre sur écran sa perception réelle ou fictionnalisée de l’espace-jardin, comme autant de portes ouvrant sur un territoire toujours mouvant. À la fois terrain de résistance, lieu communicant, espace rêvé et désiré, le jardin-multitude se déploie, clos ou ouvert, naturel ou surnaturel, éphémère ou revenant.

Programme Owlet in a blinding time au Cinema Dynamo, du Centre d’Art Contemporain, Genève à télécharger ici en pdf.

Mardi à dimanche de 11h à 18h
Entrée gratuite au cinéma

Les films, dans l’ordre de passage

Rosalind Nashashibi 1973 (EN), Vivian’s Garden, 2017, 30’ Anglais / Allemand sous-titré en anglais.

Dans l’univers d’un jardin clos, Rosalind Nashashibi filme deux femmes expatriées au Guatemala, deux artistes, Vivian Suter et sa mère Elisabeth Wild, qui vivent dans deux demeures ouvertes reliées par un jardin-jungle, offrant à la fois terre et refuge, dans lequel elles ont développé un complexe matriarcal. Vivian’s Garden est un travail d’amour et de retenue qui offre un regard tendre sur un exemple de complexité post-coloniale.

Ben Rivers, 1972 (UK), This is my Land, 2006, 14’ Anglais, sans sous titre

Dans son film This is my Land (2006), Ben Rivers (1972) décline le jardin comme espace de résistance et d’idéal de vie. Tourné en pellicule 16 mm, Rivers fait  le portrait de Jake Williams, qui vit seul au milieu de plusieurs kilomètres de forêt dans l’Aberdeenshire, en Écosse. De nombreux films de Rivers se concentrent sur les mondes singuliers de ceux qui ont tourné le dos à certains aspects de la vie moderne. En utilisant une vieille caméra Bolex, le film a une qualité d’archives, ce qui donne l’impression que Williams est un personnage du passé plutôt que d’ici et maintenant. 

Mukerrem Tuncay, 1987, (TR, FR), Great Depression, 5’, 2013, sans paroles

Dans l’espace intime d’un lit, un passage vers un jardin imaginaire s’ouvre sur un subconscient entremêlant nature, mouvement et la notion de cycle de vie. Le franchissement de l’artiste dans le monde souterrain de son lit, dans l’autre côté du sommeil, est déclenché par une petite feuille de basilic qui sort du matelas.

Erika Roux, 1991 Petals in the Ring HD video, 6’25, 2019 Anglais, sans sous-titre

Petal Rings nous plonge aussi dans l’intimité, mais d’un point de vue objectif. La caméra de Erika Roux s’approche en gros plan, flirte avec les fleurs, les abeilles, puis caresse les corps distants, elle crée une poésie d’images et de mots qui nous amènent à faire fiction. Par le biais d’une considération lyrique, la vidéo réfléchit à l’intelligence des plantes, aux intersections de l’érotisme et de la botanique et à la lutte commune entre les espèces pour vivre et se reproduire.

Margaret Tait (1918 – 1999), Garden Pieces, 1998, 12’ Anglais, sans sous-titre

« Garden Pieces est un ensemble de trois pièces : « Round the Garden’ est littéralement la visite d’un petit jardin,un panoramique  à partir d’un point de vue central, répété da capo. Le jardin, c’est toujours un lieu en devenir, mais c’est un lieu tout de même.  ‘Fliers’ est une animation grattée puis coloriée. ’Grove’, la plus longue pièce des trois, étudie et contemple un groupe d’arbres plantés il y a peut-être soixante ans dans une carrière abandonnée. Une partition originale de John Gray, écrite en pensant à ce bosquet, fournira la musique des trois morceaux. La musique doit toujours avoir la même importance que l’image.” (Margaret Tait)

Mali Arun (1987) Paradisus , 2016 9’, Anglais, sous-titre FR

Mali Arun puise dans l’imaginaire biblique pour raconter en quelques brèves minutes rien de moins que « l’histoire de la terre ». D’une nature resplendissante et inviolée, elle devient peu à peu un pur théâtre touristique par la manière dont l’homme se comporte dans les territoires. 

Matthew C.Wilson (1982) Island Attunements, 2022, 17’38, Anglais sans sous-titre

Matthew Wilson explore le jardin sous une forme plus intérieure encore, reliant la biologie et les états psychologiques. Il entraîne le spectateur dans un paysage kaléidoscopique. Cette vidéo (qui fait partie d’un projet plus vaste) étudie six syntonies, c’est-à-dire des capacités à s’accorder avec les forces vitales au sein du corps, de l’environnement et, en fin de compte, à travers le temps.

Becket MWN (1984) & Alison Yip (1981), PDF, ICE, 2020/2023, 5’55, Anglais, sous-titre fr

La vidéo PDF, ICE a été réalisée à distance alors qu’Alison Yip et Becket MWN étaient respectivement à Cologne et Amsterdam et a commencé comme une promesse : apprendre et enseigner le langage des abeilles. La promesse n’a pas été tenue, mais en revanche, la vidéo reflète la complexité générale de la communication et de son apprentissage.

Marco Niemeijer, Garden of Life, 72’, 2017, Netherlands, sous-titre anglais

Notre programme se termine avec le film Garden of Life, qui dresse le portrait d’un homme qui perd la mémoire et le contrôle de sa vie. Marco Niemeijer (1970) filme Léo, son beau-père, atteint de la maladie d’Alzheimer, dans le cadre de son jardin, vestige et refuge d’un monde devenu étranger. Sans équipe de tournage, Niemeijer est entièrement seul avec le vieil homme et c’est ainsi que le réalisateur parvient à installer une intimité saisissante.