Un chat noir au collier doré te regarde depuis le rebord de la fenêtre du premier étage. Tu te souviens soudainement de cette personne qui vomissait des fleurs par sa fenêtre. Tes amix t’aiment. Mais tu en doutes à peu près tous les matins. Les chevalières ou les guerrières ou les chasseresses sont des fantômes qui te manquent, des carences, comme quand tu doutes de l’amour de tes amix. Tu as peur qu’on t’oublie. Les vampires de l’hôtel des finances ne t’oublient jamais. Tu dis: on renait au mieux de ses souffrances, pas de ses cendres. Personne n’a entendu. Et ton tél n’a pas vibré. Le monstre derrière tes yeux voit ces fantômes, et les aime. Ils sont là et te rassurent. Ils sont le peu d’espoir qu’il te reste alors que tu te rends compte que la luminosité des ampoules aussi décline. Toi aussi tu as envie de vomir des fleurs. Parmi les choses que tu aimes, il y a celles que tu ne peux pas toucher. La lune. Des histoires. Et puis, il y a la tienne, qui s’écrit mal, car elle a du mal à s’amorcer. Parce que tes fantômes et tes envies ne peuvent pas faire partie du casting. Rien n’est très heureux. Alors tu te rallies en tribu, en clan, en horde, parce que c’est fatiguant de faire semblant de ne pas souffrir, de ne pas pouvoir pleurer au restaurant. Tu te réveilles et ça devrait être l’hiver. Les sous-sols de tes pensées sont trop pleins à force d’y stocker les choses qui sont interdites, honteuses. Tu te réveilles et ça devrait être l’hiver. Tu vois le chat au collier doré sur le mur de ta chambre. Il a l’air indifférent à l’amour. Aujourd’hui, tu peux te payer un croissant à la boulangerie. En chemin, tu te demandes encore si tes amix ne font pas semblant de t’aimer. Si tu ne devrais pas être autrement. C’est la seule chose qui compte en dehors du croissant. Si tu fais les choses justes. Tu as plusieurs vies. Les fantômes, les amix, l’hôtel des finances, le sous-sol, l’hiver. Elles ne concordent pas toutes. Tu aurais voulu autre chose. Tu as envie d’aimer des choses et qu’on te laisse les aimer. Tu apprends à parler ta langue. On te dit ce n’est pas la tienne mais on ne sait pas très bien à qui elle appartient ou qui se l’est appropriée. Peut-être des aristos déchus qui écrivent des dictionnaires. Alors tu apprends à aimer le rap, certains livres pas trop tradi. Tu apprends à peindre et on te dit que c’est bien mais que tu pourrais quand même faire des efforts sinon on ne va pas te remarquer. Mais on ne comprend pas très bien qui doit te remarquer. On te dit que c’est les aristos déchus même si on sait qu’ils ne viennent pas au vernissage. Tu te réveilles à nouveau. Peu importe la saison. Tu as mal. Ce n’est pas très heureux. Tu ne le sais pas encore mais la semaine suivante, tu auras retrouvé un peu d’espoir. Mais pour l’instant, tu aurais envie qu’un cataclysme arrange les choses à ta place. Une catastrophe. Pas mauvaise, quelque chose qui chamboule tout et qui remanie la réalité de ses griffes en porcelaine et règle les problèmes d’un seul coup. Un événement qui libérerait tes fantômes. Tu es sous la couette. Ton cerveau raconte des histoires. Il invente ton monde, le mêle à celui de tes rêves et convoque tes fantômes. Tu te sens bien. Tes amix t’aiment et tu le sais. Il y a toutefois des choses que tu devras garder pour toi et tu pourras les faire exister que de manière sporadique dans le temps du jour. Pour le moment, en attendant le cataclysme, tu endosseras deux mondes et garderas le secret de ton sous-sol, dans le noir, auquel tu auras toujours accès.
L. M. Cantori
À l’occasion de l’exposition Salon d’hiver de Ismaël Taha, Leah Nehmert, Elias Njima & Sina OberhänsliLe Labo, du 19.01 au 19.02.2023
Thomas Bonny Jelouzas ou la révolte de la catelle du 8 septembre au 30 octobre 2022
JELOUZAS titre principal de l’exposition, fait référence à la fameuse technique portugaise des « azulejos » : un ensemble de carreaux de terre cuite assemblés afin de constituer une image de grand format. Le choix de déterminer le titre de l’exposition à partir d’un anagramme évoquant cette utilisation spécifique de la céramique permet à la fois d’énoncer cette source formelle de façon indicielle, mais surtout de révéler le processus de travail élaboré pour la réalisation des pièces présentées, en amenant les notions de jeu, de connexion et d’assemblage. La Révolte de la Catelle, sous-titre de l’exposition, évoque avec une pointe d’humour une dimension plus subversive. Les catelles réunis ici ne cherchent pas à construire une image définie, elles sont assemblées en évitant d’établir un ordre ou de suivre une logique visuelle trop évidente. Chacune des pièces est envisagée comme une structure issue d’un assemblage d’éléments d’origines diverses et disparates, où la forme de la pièce et le contenu interagissent pour produire des associations inédites. L’ensemble des pièces (2 à 5) portant le même nom poursuit une recherche déjà explorée dans la série Back to Wall 2019- 2020 (pièce 1). Une relation au mur, aussi bien comme sujet que comme support. On y retrouvait des plantes grimpantes, des briques, des systèmes d’accroche ou l’emploi de techniques comme le graffito ou la gravure sur paroi. Mais à travers l’utilisation des catelles, une nouvelle dimension architectonique s’offre à l’artiste. Chaque pièce comporte également la notion d’épisode qui induit l’idée d’un développement dans l’appréhension et l’utilisation de ce matériau. En face, les éléments de la série des Brief ideas 2022 fonctionnent comme une frise. Les céramiques représentent un flux d’idées en mouvement. Elle dialogue avec les peintures murales pour créer un pan de mur composé ou dynamisé par différentes perspectives. Au sous-sol, deux céramiques plus anciennes sont exposées sur socles dans une ambiance tamisée. Éris, (pièce 14) incarne la déesse de la discorde qui, de par sa nature à tendance à s’inviter ellemême. Sa présence est également liée à une volonté de l’artiste de laisser une place dans l’exposition à un(e) invité(e) surprise. Alpha, (pièce 15) fait référence à la phase de préparation de l’exposition où des anciennes affiches de concert du chanteur Alpha Blondy recouvraient la vitrine du Labo, semant le doute quant au statut de l’événement à venir. Le Labo Boulevard Saint-Georges 5 1205 Genève – CH info@espacelabo.net espacelabo.net
Vernissage mercredi 7 septembre 2022
Le 30 septembre: Piano Solo Concert, » Multiplicité », Dollar Mambo
Sophie Alphonso Jérome Baccaglio Hugo Baud Giulia D’Avenia Henry Drake Lucas Erin Nelly Haliti Fanny Laumonnier Apnavi Makanji Lyla Marsol Claire Mayet Guy Meldem Felipe Monroy Matteo Moschella Simon Paccaud Konstantin Sgouridis Ismael Taha
Dans la cuisine, exposition des œuvres en stock Leila Amacker Alexandre Bianchini Josse Bailly Basile Dinbergs Diego Castro Basile Dinbergs Guillaume Fuchs Nelly Haliti Mara Krastina Hayan Kam Nakache Yoan Mudry
Le 20 aout, pour le finissage Vermino aka Simon Paccaud et Shayu aka Lea Meier au labo, une soirée mythique.
Il faut imaginer des grenouilles sur des chaises longues en train écouter du g funk et de boire du cranberry juice au bord de la piscine (Josse Bailly)
MINDFOCUS, un titre hypnotique comme l’affiche F4 visible en Ville de Genève les premiers jours du mois de mars. Une forme cylindrique ondulée, un zéro au volume vibrant par ses lignes créant un dynamisme optique.
La Box 3 – NWVM
MINDFOCUS du 11 mars au 12 mai 2022
En arrivant au boulevard Saint- Georges numéro 5, l’enseigne présente deux œuvres rétro-éclairées. D’un côté, un cercle aux multiples traits, de plus en plus carrés, ressemble à une pupille, et sur l’autre face une sorte de tracé peigné. Un projet double face comme le flyer de l’exposition. En cette période de l’équinoxe de printemps 2022, chaque face de l’enseigne lumineuse est réalisée par l’un des deux artistes invités: Nicolas Wagnières et Valentin Merle.
Dans la vitrine, une tapisserie graphique en noir et blanc, reprend le motif du zéro annonçant l’exposition MINDFOCUS de l’affiche F4. Une forme cylindrique aux bords arrondis et zébré noir et blanc se déploie dans la vitrine. Un tube au bord arrondi se développe et s’entortille créant un motif répétitif, un papier peint imaginé par Nicolas Wagnières sur lequel sont accrochés deux tableaux de Valentin Merle.
L’ondulation dessinée serpente le long du mur et lie pièces indépendantes l’une de l’autre, dont les pratiques se répondent par leurs différences et leurs ressemblances. On y devine la trace du pinceau de Valentin, un chemin, une sorte de zigzag aux bords arrondis, un S, un Z ou une route, un cheminement, une ligne.
En entrant dans l’espace, nous découvrons des oeuvres qui se rapprochent par les gestes, les traces visibles et la rythmique ponctuée et se distancient quand à leur techniques et matériaux.
Deux grandes peintures à l’acrylique sur des toiles de lin, aux lignes rigoureusement tracées donne l’illusion du relief et par la proximité des traits, l’apparition d’une vibration affecte la vision et donne l’impression de mouvement. La référence au travail de peinture optique de Bridget Riley et au mouvement d’Op Art est évidente.
L’amoncellement de traits troublent notre vision créant une kinesthésie, une perception nouvelle qui donne presque le vertige. Une légère vibration optique fait aussi onduler les formes suggérées aux volumes dont on entend la pulsation, un rythme, celui d’un son inaudible, aux basses gonflées dont le tableau serait la visualisation.
Le travail de Valentin Merle sur toile tendue au gesso, des motifs répétitifs créent un rythme visuel appliqué. Les peintures sur tissus qu’il assemble tel un patchwork ressemblent à ces motifs aux variantes tribales à l’encre de chine sur papier encadrées, sous verre, à l’aquarelle ou à l’encre de chine semblent-elles aussi cousues mais ce n’est qu’une illusion. Ces demi-cercles à l’encre de chine réalisés au pinceau donnent l’effet de tampon imprimés à la forme d’un 45 tour. Ces demis-cercle créés à la main semblent sortis d’une machine à impression. Les techniques se confondent, ce que l’on pourrait croire mécaniquement réalisé est en fait manuel et à l’inverse le manuel paraît.
Les dessins de Nicolas Wagnières si précis et impressionnant pour la méchanique gestuelles, trouble par la possibilité humaine de leur réalisation.
Sur le mur de gauche, on trouve la pièce maitresse de cette série un dessin au stylo bille au multiples lignes concentrique, un cercle encadré dans un cadre carré. Des micros imperfections dues à l’usure des stylos donnent un grain analogique.
Déployées ici sur divers supports, peintures sur toile, dessins sur papier, peintures sur tissus et papier peint, les oeuvres sont à découvrir jusqu’au 7 mai au Labo.
Karen Alphonso
MINDFOCUS, un titre hypnotique comme l’affiche F4 visible en Ville de Genève les premiers jours du mois de mars. Une forme cylindrique ondulée, un zéro au volume vibrant par ses lignes créant un dynamisme optique annonce l’exposition MINDFOCUS qui met en dialogue les dernières oeuvres de Nicolas Wagnières et Valentin Merle.
Comme point de départ, la trace. Elle va se développer sur différents supports par des techniques diamétralement opposées. La création de la répétition est réalisée par un geste manuel ou une technique de reproduction. Des formes cylindriques paraissent, se développent et dessinent des courbes, des cheminements, qui s’entrecroisent jusqu’à reformer un cercle.
Des teintures naturelles, de l’aquarelle, font opposition au trait pointilleux du bic, de l’acrylique et des scotchs. Les gestes des artistes, qu’ils soient mécaniques ou manuels, se répondent malgré leurs contrastes.
*Le projet curatorial La BOX consiste prolonger l’activité artistique de l’espace d’art indépendant Le Labo, en installant, à l’extérieur de l’arcade, une enseigne lumineuse en hauteur, perpendiculaire aux vitrines de l’espace. Conçue comme une plateforme d’exposition alternative, visible de jour et de nuit indépendamment de la fluctuation des restrictions sanitaires et de la distanciation sociale. Ce projet est soutenu par La Loterie Romande, le Canton de Genève et la Ville de Genève.
** Op art, ou art optique, est une expression utilisée pour décrire certaines pratiques et recherches artistiques faites à partir des années 1960 et qui exploitent la faillibilité de l’œil à travers des illusions ou des jeux d’optique.
Alan Bogana Bertrand Dezoteux Joelle Flumet Valentina Pini
Video programme en boucle Ecran A (extérieur) Joëlle Flumet Les Habits neufs 2019 Film d’animation, ultra HD, 2’15’’, muet (boucle) Réalisation: Joëlle Flumet Production: Fonds cantonal d’art contemporain, Genève
Commande publique produite dans le cadre du projet MIRE – Présentation d’œuvres audiovisuelles dans les gares du Léman Express. L’animation, dont le titre s’inspire du conte de Hans Christian Andersen “Les Habits neufs de l’empereur”, se compose de six séquences. Dans chacune d’elles des stands de foire, qui se ressemblent, font écho aux gares du Léman Express. Le temps passe, les atmosphères changent, dans des codes de couleurs très simples qui évoquent les quatre élèments et les saisons. Les actions qui se déroulent alentour, plus ou moins absurdes, renvoient au décalage qu’il y a entre l’attente, le transitoire et les évènements singuliers et imprévus qui peuvent parfois surgir. L’œuvre s’appuie sur la notion de non-lieu définie par l’anthropologue Marc Augé: zones de passages, espaces interchangeables, dans lesquels l’être hu- main ne vit pas et reste anonyme et avec lesquels il a plutôt une relation de consommation. Joelle Flumet
Alan Bogana Ionize Ionize! 2020 Vidéo 4K 10 min Edition de 5 + 1 EA + 1 CE
« Ionize Ionize! » est un essai vidéo spéculatif et fictif. Il a été tourné dans une usine de détecteurs à scintillation en Hollande. Au cœur du fonctionnement de ces détecteurs on trouve les scintillateurs : des matériaux translucides qui émettent de la lumière lorsqu’ils sont frappés par différents types de particules invisibles, comme par exemple des électrons, des rayons gamma ou des rayons X. Ces détecteurs de rayonnement sont utilisés dans différents domaines, comme les scanners d’aéroport, l’imagerie médicale et dans la recherche, notamment au CERN. L’œuvre prend comme point de départ les propriétés uniques de ces matériaux, qui révèlent des phénomènes autrement invisibles à nos sens, et les associe librement à une série de considérations spéculatives, utopiques et futuristes sur la destination de l’humanité.
Valentina Pini Water into Wine, 2020 Video full HD, 6’56’’, two channels sound SOUND: Micha Seidenberg CAMERA : Loris Ciresa Water into Wine montre une formation sculpturale énigmatique et étonnante. Nous voyons différents verres empilés en forme de tour, deux verres identiques sont en contact par leur extrémité, de sorte qu’un liquide aqueux reste enfermé. Les tours de verre, remplis par des solutions colorées, posent comme des personnages qui rappellent une pièce de théâtre dadaïste devant un rideau violet. Les coupes rapides de la caméra et les gros plans capturent des images dans lesquelles on aperçoit des gouttes glisser entre des verres etl’apparition de doux tourbillons. Dans Water intoWine, Pini nous présente une variation artistique d’un simple tour de magie, qui est en réalité un simple processus physique: un échange de liquide entre de l’eau et du vin dans un environnement spécialement conçu à cet effet.*Traduction d’un extrait du texte pour l’exposition «Curiosity killed the cat» écrit par Deborah Keller, curatrice de la Kunsthalle Arbon
Video Still, Valentina Pini, Water in Wine, 2020
Bertrand Dezoteux Harmonie, 2018 Vidéo HD, 1920×1080 pixels, 16/9, couleur, Son stéréo Durée : 20min Année de production : 2018 Cette vidéo à la croisée de la science-fiction et de la comédie musicale, relate les aventures de Jésus Perez, un envoyé de l’espèce humaine sur l’exoplanète Harmonie. Celle-ci tient son nom de ses paysages aux géologies arc-en-ciel, mais aussi d’une bizarrerie génétique qui permet à ses habitants, aux voix enchanteresses, de se reproduire entre eux sans distinction d’espèces.
Dans ses travaux récents, Cyril Porchet revisite le rôle déterminant qu’il a accordé au baroque depuis ses débuts avec la photographie. Il l’emploie avec une fausse ingénuité pour rendre visible l’exubérance et les excès de la société spectaculaire. Il nous présente les résultats de ses récents protocoles de travail où il met de coté la prise de vue traditionnelle pour explorer des gestes ; Déformation, saturation, surexposition, décomposition (baroque vient du portugais « barroco » qui signifie « perle irrégulière »). Il les applique ici dans son atelier, toujours en circulant autour de ses sujets de prédilection qu’il traque au quatre coins du monde : l’ornement et le pouvoir en provenance des sphères religieuses, économiques, politiques ou encore médiatiques. Toutefois, cette exposition nous offre un nouveau regard plus chaotique, on se demande si Cyril Porchet n’a pas entamé la description perspicace de la marche lente et silencieuse de l’effondrement de la société moderne vers sa ruine. Non sans fantaisie, comme le montrent ces regroupements organiques de couleur cyan aux allures de jugement dernier. Des corps y évoluent comme une ondulation liquide, des accumulations abstraites ou des éparpillements chaotiques.
L’alchimiste Cyril Porchet expérimente librement dans son atelier avec des agrandisseurs argentiques et numériques pour projeter sur papier photo les copies des négatifs originaux de ses premières séries « Vertigo » et « Seduction ». Vient ensuite le développement (révélateur, bain d’arrêt et fixateur) qui constitue une étape active à l’apparition de ces images, puisqu’il l’expérimente lui même dans son labo. Non seulement l’artiste transforme et donne une seconde vie à ses prises de vues, mais il revisite aussi les protocoles de production d’une photographie argentique par une hybridation chimico-photono-numérico-sensible. Dès ses débuts le médium photographique contient une double orientation entre représentation et matérialité. Les procédés techniques sont le moyen d’apparition de l’image mais aussi l’objet même d’une œuvre. La révolution numérique conduit les artistes, historiens et curateurs à se reposer des questions ontologiques de comment faire ou diffuser des images face à un nouvel univers de possibilités. Des questions légitimes, puisqu’elles permettent à l’artiste de se réapproprier sa chaine de production. Chez Cyril Porchet les papiers sont préalablement malmenés, coupés, pliés, froissés jusqu’à obtenir des surfaces accidentelles révélées par l’image projetée ou par le laser. Ces rayons qui vous bruleraient la cornée sont projetés brutalement sur ces papiers altérés. Le hasard laisse apparaitre d’étranges éclats ardents. Ces oeuvres résistent au langage et souligne l’instabilité qui habite chaque objet d’art.
Sébastien Leseigneur
Cyril Porchet (1984) est un photographe basé à Lausanne. Diplômé de l’ECAL à Lausanne (Suisse) et il est exposé dans différents musées et galeries, (entre autres à la Maison Européenne de la Photographie de Paris et au Museum für Gestaltung, à Zurich).
Projet La BOX automne-hiver 2021-2022
Le Programme pensé pour l’année 2022 se concentre dans la partie vitrine et le nouveau support perpendiculaire appelé la BOX. Un déploiement dans l’espace aura lieu durant les résidences d’artiste et sera accessible au public lors d’événements ponctuels.
Parallèlement au programme trois réimpressions de toiles enseigne sont pensées pour l’enseigne comme support de monstration perpendiculaire. Démarré cet automne ce nouveau concept curatorial permet de ce déployer et rester actif pendant les périodes incertaines.
Informations concernant le projet La BOX
Le projet curatorial La BOX consiste à prolonger l’activité artistique de l’espace d’art indépendant Le Labo, en installant, à l’extérieur de l’arcade, une enseigne lumineuse en hauteur, perpendiculaire aux vitrines de l’espace. Conçue comme une plateforme d’exposition alternative visible de jour et de nuit, indépendamment de la fluctuation des restrictions sanitaires et de la distanciation sociale.
Le nouveau support enseigne, nommé La BOX aura une fonction communicationnelle et de diffusion élargira le spectre des possibles ouvrant aussi de nouvelles collaborations avec des artistes visuels, mais également donnera une nouvelle fonction au Labo qui prévoit de développer désormais des formes immatérielles en 2022.
La vente sera silencieuse et se déroulera sur plusieurs jours pour vous donner le temps de venir découvrir les pièces accrochées à l’espace Labo.
Durant les jours d’exposition, les visiteurs pourront déposer une offre d’achat signée dans une urne scellée qui sera ouverte et dépouillée à la fin de l’exposition. L’offre la plus élevée remportera l’objet. Plus d’information sur le site internet du Labo: www.espacelabo.net.
La vente démarrera le samedi 18 décembre dès 15h.
Vous êtes convié.s.x.es, venez nombreu.s.x.es!
La vente aux enchères est un projet en soutien aux artistes et aux associations Labo et Vanderlove Letter qui s’associent pour organiser cet événement.
La vente se passera dans le respect des mesures sanitaires en vigueur.
Mouvement 2+3Exposition en deux temps 06 11 21 – 27 11 21 + 03 03 22 – 04 04 22 Dimitri Broquard, Alex Dujet, Giliane Cachin, Pascale Castella, Roger Gaillard, Harrisson, Addie Nys, Mara Krastina, Félicité Landrivon, Vanessa Riera, Xavier Robel, Alan Schmalz Avec le soutien de la Loterie Romande et la Ville de Genève … Continuer la lecture de « Mouvement 2+3 – exposition collective en deux temps – première partie »
Mouvement 2+3 Exposition en deux temps
06 11 21 – 27 11 21 + 03 03 22 – 04 04 22
Dimitri Broquard, Alex Dujet, Giliane Cachin, Pascale Castella, Roger Gaillard, Harrisson, Addie Nys, Mara Krastina, Félicité Landrivon, Vanessa Riera, Xavier Robel, Alan Schmalz
Avec le soutien de la Loterie Romande et la Ville de Genève
L’exposition proposée par David Mamie et Karen Alphonso regroupe douze artistes. Ce projet pensé en deux parties, propose à voir un état de recherche questionnant l’étape du croquis, l’esquisse comme possible œuvre. Une étape préliminaire, intermédiaire qui permet de poser un temps de réflexion, d’idéation. Faire en deux partie l’exposition, est un prétexte à prendre le temps, explorer les étapes de travail, faire des essai, donner plus d’espace à la création.
Passer de la 2D à la 3D. Penser l’image, le plan, le modèle, l’instruction, le mode d’emploi, en vue d’une mise en place dans l’espace. Considérer l’acte, le geste, comme œuvre d’art, sans limite, et avec une liberté d’interprétation. Telle une composition musical, les curateurs interprètent les partitions abstraites des artistes, un premier mouvement invite les artistes, un deuxième laisse le curateur amener son point de vue en disposant dans l’espace ces pièces au statuts incertaines. Des imprimés numériques, des photocopies, collées, accrochées ou suspendues remplissent l’espace amenant déjà, inévitablement, vers la notion de trois dimensions.
Dans un second temps, en mars 2022, une nouvelle proposition, un troisième mouvement activé par les artistes concrétisera la notion de 3D.
Dimitri Broquard en parallèle à son activité de graphistes au sein du studio FLAG (Bastien Aubry et Dimitri Broquard) ils ont développé une pratique artistique de 2007 à 2018. Depuis 2007, Aubry et Broquard ont participé à de nombreuses expositions nationales et internationales, que ce soit dans le cadre d’institutions publiques telles que le Swiss Institute Contemporary Art à New York, le Centre Culturel Suisse à Paris, le Helmhaus à Zurich, le SWG3 à Glasgow, le Kunsthaus Glarus ou la Maison d’Art Bernard Anthonioz à Paris, mais aussi dans des galeries de renommée internationale : Murray White Room à Melbourne, galerie Martin Van Zommeren à Amsterdam ou Nathalie Karg Gallery à New York. Leurs oeuvres sont aujourd’hui dans différentes collections. Depuis 2019, Dimitri Broquard est Responsable du Département Communication visuelle à la Haute école d’art et de design Genève, HEAD – Genève, et poursuit une pratique artistique essentiellement autour du dessin.
Giliane Cachin a obtenu un BA en design graphique à l’ECAL en 2014. Par la suite, elle a travaillé chez NORM à Zurich, à côté de la fonction de tutrice assistante en design graphique à l’ECAL. En 2015, Giliane est devenue contributrice freelance pour Lineto et a travaillé avec Alphabet à Berlin. Elle a remporté un Swiss Design Award pour son projet de diplôme, un atlas de géographie mettant en avant les points extrêmes de la Suisse. De 2017 à 2019, Giliane a travaillé pour le Studio Cornel Windlin et pour Lineto à Zurich. Ses recherches sur l’histoire de Bobst Graphic, une entreprise pionnière dans le domaine de la photocomposition, ont donné lieu à la publication d’un livre en 2019. Elle est désormais une graphiste indépendante basée à Zurich.
Pascale Castella est une artiste qui vit et travaille à Genève. Lors de sa formation à l’école des arts décoratifs de Genève, elle développe alors une pratique intense de photogramme. Ce n’est qu’en 2008 qu’elle se met véritablement à peindre et à exposer son travail. Parallèlement à cela, avec beaucoup de légèreté, elle crée une multitude de petites sculptures, d’assemblages. Son travail est prolifique et arborescent. Les sculptures quant à elles, portent une lourde charge émotionnelle et questionnent de manière explicite les tensions féminin/masculin, utile/inutile, tendu/ détendu, simple/complexe. Il s’agit de les faire se répondre dans l’espace d’une création qui les transcende, c’est aussi un travail sur la mémoire, la transmission, le pouvoir qu’on confère aux choses matérielles.
Alex Dujet est un graphiste, typographe installé à Genève. Il a étudié aux Arts Décoratifs de Genève entre 2002 et 2006 et obtenu un CFC de graphiste. Alex Dujet travaille en 2008 en tant qu’indépendant jusqu’à aujourd’hui. Il a été en parallèle assistant pour la section de graphisme aux Arts Decoratifs de Genève entre 2008 et 2011. Après une mission en freelance en 2012 à New York pour Base Design, il rentre à Genève et monte Futur Neue avec Constance Delamadeleine et Sébastien Mathys en 2013, un collectif de graphisme et de recherche. Entre 2012 et 2013, Alex Dujet est enseignant en graphisme et typographie aux CFP Arts de Genève. Et retourne à l’école à la HEAD de Genève entre 2015 et 2017 pour passer un bachelor en communication visuelle afin de pouvoir continuer à enseigner. En 2020, il co-fonde Extraset avec Xavier Erni, Roger Gaillard et David Mamie. Extraset est une fonderie digitale destinée à la distribution de caractères typographiques. https:// audioblog.arteradio.com/blog/153897/podcast/166070/18-alex-dujet
Roger Gaillard mène plusieurs pratiques en parallèle, elles ont toutes en commun, leurs rapports au dessin de lettres et à la typographie. après l’obtention d’un CFC de Concepteur Multimédia à Genève, il poursuit son apprentissage avec un Bachelor en communication visuelle à la HEAD – Genève. C’est en créant le Voxscript : système d’écriture basée sur les ondes sonores francophone – projet lauréat des Bourses Déliées du Fonds Cantonal d’Art Contemporain en 2012 – que Roger Gaillard s’est intéressé à notre rapport aux lettres et à la typographie. Après une année au sein du studio DC Works à Rotterdam, il a créé en 2013 avec Cécile Nanjoud, l’atelier Cécile + Roger. Il enseigne à la HEAD – Genève et au CFP Arts de Genève. Il co-fonde la fonderie Extraset en 2019 et obtient un Work.Master (HEAD – Genève) en 2020. Il participe à l’élaboration de l’exposition Scrivere Disegnando au Centre d’Art Contemporain de Genève en collaboration avec la Collection de l’Art Brut de Lausanne. Il initie l’Atelier Désécrire en collaboration avec Elia Fidanzas.
Harrisson, enfant belge des années 70 et de ses contre-cultures, typographe héritier de l’école hollandaise et de la tradition suisse, Harrisson enseigne le graphisme à l’ERG (Bruxelles) depuis 2005. Il développe par ailleurs ses propres recherches dans des contextes collectifs (OSP, Prix Fernand Baudin, Constan vzw) et dans des expérimentations plus autarciques centrées autour de l’affiche et du disque (Ich Bin, cave12, Sonic Protest, Kiosk Radio). Attaché à l’idée d’émancipation individuelle et ennemi déclaré des dominations par l’image, il aide à l’élaboration depuis la fin des années 90, d’outils libres de droits et développe une réflexion sur les méthodes d’enseignements et contribue régulièrement à des projets qui défendent une vision utopiste de la société.
Mara Krastina depuis son Work master à la HEAD – Genève, explore le folklore contemporain à travers le dessin, les collages, la céramique et des projets autour de la matière sonore. Une grande partie de son travail est spécifique au lieu et au temps. Il se manifeste par des performances sonores, des événements radiophoniques et des concerts en direct. Ses oeuvres traitent souvent de l’échange immédiat entre l’artiste et son public et cette spontanéité, cette immédiateté se traduisent dans son travail d’artiste visuelle. Le travail de Mara Krastina est axé sur l’exploration de nouvelles techniques et de nouveaux processus. Grâce à cette exploration, sa pratique est devenue multiforme et prend vie dans une variété de disciplines.
Addie Nys, fille de Dimitri Brocard
Vanessa Riera basée à Genève est une artiste travaillant autour de l’expérimentation textile. Les notions d’intimité, d’identité, de condition humaine sont au coeur de son travail. Au fil du temps, sa conscience de l’impact de la production textile, tant sur l’humain qu’au niveau des ressources naturelles l’a amenée à créer à partir de textiles récupérés ou fabriqués de manière artisanale. Vanessa Riera collabore avec le Vestiaire social et des artisan-e-s pour obtenir ses matières premières. En parallèle, elle crée des costumes pour le cinéma ou les arts vivants. Elle porte également beaucoup d’importance à la transmission et, pour ce faire, travaille régulièrement avec les musées et centres d’art lors d’ateliers de médiation. Son travail a notamment été exposé au Musée de Carouge, au Centre Culturel du Manoir à Cologny, au Musée d’ethnographie de Genève ou encore lors du festival Antigel.
Alan Schmalz est diplomé de la HEAD depuis 2014. Polymorphe sa pratique est riche de l’emploi différents médiums comme la peinture, le dessin, la vidéo, la performance, la sculpture et l’installation. Alan Schmalz a été en résidence à Astérides et à la Cité internationale des arts à Paris. En 2017, il est lauréat du Prix Kiefer Hablitzel et du Prix Hirzel en 2019.Il expose régulièrement dans des lieux et institutions : “Ensemble Bobby”, Centre d’art contemporain de Genève (2016), “Bezoumni Bratti”, Truth & Consequences (Genève, 2016), “Appareil de récréation”, Forde (Genève, 2017), “Hunter of Worlds”, SALTS (Bâle, 2018). En 2019 il bénéficie d’une exposition personnelle « 52 semaines d’oisiveté » au centre d’art Le Lait (Albi).
Xavier Robel, est un dessinateur, artiste, graphiste, autodidacte, basé à Genève. Co-fondateur du collectif Elvis Studio avec Helge Reumann qui a rassemblé leurs oeuvres collectives et individuelles de 1998 à 2014. Depuis 2015, notamment, a publié un livre chez Miami Books détournant la chimie des plaques d’impression offset. Réalise des expositions qui souvent brouillent le statut des oeuvres dessinées et les matériaux qui constituent leurs « encadrement » à des fins étrangement sculpturales. Collabore à divers projets curatoriaux (Sans titre, entre autres, avec David Mamie et Nicola Todeschini ou Vollandes 13 avec Vincent de Roguin). À publié tout récemment un livre chez Tsar Books qui rassemble sur 208 pages trois séries de dessins nommées d’après des vibrations en marge de la plage de fréquences humainement audible. En est à sa 509e affiche pour la cave12.
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