L’exposition IT WILL RISE FROM THE ASHES exploite des questions et réflexions sur les structures qui nous entourent à différents niveaux (social et publique, éducatifs et culturels, économique et politique, esthétique, passé, présent, et potentiellement futur).
Le titre renvoi à la devise de la Ville de Détroit (Michigan) «It shall rise from the ashes». «Shall» se voit remplacé de «will» et ainsi supprime la potentialité exprimée dans l’expression, donnant place à un statement certifiant que «quelque chose» renaîtra des cendres. L’étude que l’artiste mène sur les différentes structures porteuses et meneuses de notre société, tant sur des plans architecturaux que mentaux, par exemple, se conclut par des questionnement sur la déconstruction – comprise en tant que telle comme une structure existant en soi. Tout objet ou lieux déconstruit, n’est vu de la sorte que par connaissance de son état précédent. Celui qui ne connait pas, ou bien ignore l’état passé, fait alors face à une structure existant pour soi, potentiellement riche de nouveaux devenirs.
L’aspect spéculatif des dimensions à venir préoccupe l’artiste et se retrouve ainsi dans l’affirmation «It will rise from the ashes», qui cherche ainsi à transmettre mais aussi développer le potentiels imaginatifs des spectateurs par la création de situation installatives semi-scientifiques et fictionnelles. L’ensemble des recherches artistiques et théoriques se portent sur ce qu’elle appelle «une multiplicité des états de consciences» liées à une étude d’ensemble des systèmes auxquels nous prenons part dans notre société tant de manière consciente qu’inconsciente.
L’étude de la psychophonie et les réactions des matières sonores sur le corps et l’esprit ont menées mon travail à de nouveaux sujets d’élargissement toujours plus invisibles les uns que les autres. À ce jour, ses recherches se portent d’avantage sur le cerveau et les connections synaptiques, en explorant les structures qui nous mènent et guident pour créer, donner ou même vendre, «du sens». Comment I’assemblage d’élément nous dirige-t-il pour «construire». D’une manière similaire à Slavoj Žižek, elle considère tant le spectateur qu’elle-même comme détective en quête d’une compréhension, pour assimiler d’autres notions plus ou moins éloignées de nous, pour appréhender le monde et le faire notre – construire notre système de Réalité. Pour cela, l’ensemble des pièces qu’elle réalise sont tant outils qu’oeuvres, et n’existent que dans leur superposition les unes aux autres pour dépasser leur propre structure afin d’appartenir à de nouveaux seuils de compréhensions. L’ensemble de ses recherches seront publiées au mois d’août 2018, dans un coffret de quatre livres dont trois composés comme un espace agencés, et un de théorie.
Nous entrons dans un espace sombre, une odeur présente rappelle quelque chose de sale de plastique, du cambouis.
Les pneumatiques usagés et entassés l’un sur l’autre, forment un mur qui nous bouche la vue, un mur de tas de pneus. Un passage est possible par la gauche et la droite; nous osons les contourner. Nous nous retrouvons face à trois écrans, vision superposée d’un souvenir un souvenir en flash back. LA PROCESIÓN DE LAS SOMBRAS est projeté sur ces écrans flottants dans l’espace du Labo.
Des images en couleur, dans un décor qui nous est étrangé, des collines désertes, des cactus est des hommes qui avancent rebondissent comme sur des chevaux, sur des motos, au ralenti nous faisant face, dans un contre jour, dans le contraste du soleil au zenith, les motards coiffés de chapeau mexicains, portent dernières eux des mots sur des draps de soie, qui vibrent doucement dans le vent. Les mots échappent et flottent dans l’air, tels des incantations maya. Ces poèmes écrits à l’encre noire sur des soies teintées d’encres naturelles effleurent les couleurs magenta, jaune-doré, vert et bleues.
Des mots comme «PIERDE TU ALMA» (LOSE YOUR SOUL) laissent l’imagination des spectateurs s’envoler et donne mystère sur cette chevauchée de cavaliers mexicains dont on ignore la destinée. Entre deux monde, le temps parait suspendu.
Un son de moteur gronde nous donne la chaire de poule. Oppressante vibration qui se mélange avec l’odeur des pneumatiques et le son diffusé depuis le sous-sol. Nous osons passer sous les écrans et descendons un escalier qui amène à une deuxième salle éclairée par les vibrations d’un film en noir et blanc projeté lui directement contre le mur du fond. Sur une musique crée par Système 8 (Adrien Heiniger et Marie Matusz), des images en gros plan, contrastes et fumée nous rappellent peu à peu cette performance que l’on vit sur la plaine de Plainapalais pendant la Biennale des espace d’art indépendant de Genève 2017.
« It all start the day i came into being in the Yoshiwara at Edo. Surrounded by Geishas, I received the hallmark from the big shot in rock n’roll psychedelism, Dennis Hopper ».
Virginie Morillo déploie son œuvre de manière hétérogène. Les pièces rebondissants en riches émulsions, certains détails se retrouvent dans d’autres travaux. Ses recherches perpétuées se prononcent comme un jeu décomplexées, située dans le pli, dans l’interstice.
Indéfinissable par sa modulation constante, les drapeaux qui la démarquent s’ajuste à sa forme. Douce et fragile la soie teintée d’encre naturelle criant des mots-poèmes peints sur ces chassis tendus, se déchire lors des performances.
De ce travail sur la soie et les bikers, deux films (RIDERS ON THE STORM, Suisse, 2017 et LA PROCESIÓN DE LAS SOMBRAS Mexique, 2014) présentés en double projection au Labo le 3 novembre dans le cadre d’une installation nommée MOTO, composée d’écrans en suspension et d’un mur de pneus.
Dans son approches de la scène contemporaine, le regard et les connexions complexes démontées, critiquées, elle transgresse les genres se faufile à travers en cercle pernicieux comme une étouffante confusion circulaire et concentrique, celle des motards ce 17 juin 2017 sur la Plaine de Plainpalais pendant BIG, la Biennale, des espace d’art indépendant de Genève. Elle fut invitée spécialement par Jérôme Massard, Carole Rigault et Frederic Post en exergue de son container lié au ateliers de l’association L-Sud à Kugler.
La performance RIDERS ON THE STORM, créa une présence apocalyptique au moment du coucher du soleil. L’intemporalité soudaine, le temps suspendu, la bruyance sonore, les nuages de fumée de sable rouge émanant des passages des motos, le chaos. Le public les regarda tourner en rond et se laissa sublimer dans les tornades de poussière pendant qu’ils formaient une boucle autour de nous. Magnificence des êtres et de leur dégaine, une représentation de la subculture dans ces limites. Oppression et sulfureuse extravagance la présence de ces pièces en soie fragiles dans ce décor de brut déclamant par sa force féminine et virile le «nous» d’un monde étrangement flottant entre-deux, comme les îles des morts.
Le film court qui en découle est à la fois archive filmique d’un happening et film d’artiste expérimental.
L’exposition Sonntag réunira des travaux récents de Jon Merz et de Vianney Fivel. Les deux artistes se sont rencontrés cette année à Berlin et ont échangé sur de nombreux sujets dont celui de l’art.
Vernissage mercredi 13 septembre
Ouverture spéciale le 14 septembre jusqu’à 21h
La SMALL, soirée d’ouverture
performance de Sebastien Leseigneur
photographie Carl June, juin 2017
SMALL
24 06 17 – 02 07 17
La Semaine Magique Amour Liberté Luttes
Le projet de la SMALL répond et fait suite à l’invitation de la Biennale des espaces d’art indépendants de Genève qui s’est déroulé du 16 au 18 juin 2017 sur la Plaine de Plainpalais.
Le Labo a décidé de s’inclure à BIG et d’utiliser l’espace du container comme salle d’attente, une salle de toutes les attentes, celles des organisateurs, des artistes, des visiteurs, des contenus. Nous avons invité Macaco Press à y faire de la contrebande et annonçé le programme de la SMALL qui se déroulera au Labo la semaine suivante.
La BIG remet sur le tapis une série de questions :
• comment se coordonner et faire des projets?
• quel est le statut donné à l’activité créatrice indépendante?
• comment définir et mobiliser des acteurs culturels?
• comment occuper les espaces qui nous sont octroyés?
• avec quels moyens?
• comment redistribuer les moyens mis à dispositions par les autorités?
• comment se définit la scène indépendante? Peut-être par une gymnastique des écarts: intellectuelle/non artistique/ proche de la communauté ?
C’est à partir de ces axes que le Labo propose de se transformer la semaine suivante en une salle d’occupation avec un dispositif, des imprimés et des intervenants acteurs de l’art contemporain mais aussi d’autres types d’expérimentations dans les domaines de la recherche, du logement et d’autres encore inconnus.
La question de l’occupation possède un double sens et peut renvoyer à un discours guerrier qui soulève des questions de médiation, de colonisation, d’appropriation, de territorialité, etc. En art il est certain que l’activité s’est déplacée ces dernières années vers une occupation du terrain, par des performances, des discussions, des rencontres, des projections. Ces activités en forte croissance générant de grandes richesses ne sont cependant pas ou peu rétribuées. Bien des champs d’étude ont permis de révéler l’existence d’une partie non?rémunérée de la production, la sphère du travail domestique est la plus évidente. À notre époque révolutionnée par les outils digitaux, cette question du travail est encore plus capitale car aujourd’hui chaque contenu, chaque post sur l’internet équivaut à un geste de travail gratuit.
La SMALL veut interroger les capacités d’agir dans ce contexte d’entremêlement du privé et du politique, et réfléchir à l’espace paradoxal existant entre autonomie affirmée et reconfiguration des dépendances travailleuses.
On en revient à la salle de toutes les
attentes (qui peut renvoyer à un discours
médical/curatif/prendre soin)
• celles des organisateurs,
• des artistes,
• des visiteurs,
• des contenus.
La proposition du Labo s’inspire de différentes dynamiques actuelles et passées. SMALL est à géométrie variable, avec une sensibilité pour des voix inattendues.
Karen Alphonso
Ismaël Abdallah
Diego Castro
Etienne Chosson
Eduardo Cruces
Luca Depietri
Frédéric Favre
Sabrina Fernández Casas
Filippo Filliger
Patricio Gil Flood
Cédric Henny
Andreas Hochuli
Sébastien Leseigneur
Marylou
Macaco Press
Martin Maeder
Maud Pollien
Louise Mestrallet
Miami Books
Elena Montesinos
Virginie Morillo
Radio Picnic
Stéphanie Probst
Sonia Rickli
Adeline Senn
Tilo Steireif
Dorothée Thébert
Cristián Valenzuela
Sebastien Verdon
Caroline Vitelli
Victoria Wigzell
SMALL Jour 1 Samedi 24 juin
17:00 – Ouverture de la SMALL
19:00 – Rencontre discussion autour du n°4 de la publication « Artiste? Et sinon tu fais quoi? »
avec Louise Mestrallet et Cristián Valenzuela
Suivi d’une « Olla commun » un repas convivial.
Menu : Tomaticán avec riz graneado
« Artiste? Et sinon tu fais quoi? »
« Alors qu’une minorité d’artistes, sortis d’école d’art ou autodidactes arrivent à vivre exclusivement de leur production artistique, la grande majorité d’entre-eux doit bien souvent alterner avec des boulots alimentaires « déconnectés du monde de l’art ». L’artiste mène souvent, si ce n’est toujours, une « pluri-activité ». Quel impact cela produit sur la créativité? Quelles sont les stratégies individuelles et collectives qu’il développe? Est-ce que ces réalités influent directement sur son travail et plus largement sur le milieu de l’art ? Cette particularité du monde artistique peut-elle trouver des résonances dans un système plus global?
Après avoir organisé tables rondes et rencontres à Bruxelles et Anvers, nous proposons de poursuivre « Artiste ? Et sinon tu fais quoi ? » au Labo, Genève dans le cadre de la SMALL, en présentant la quatrième home made publication du projet, autour d’une « Olla commun » un repas convivial.
Louise Mestrallet et Cristián Valenzuela
la SMALL en images samedi 24 juin 2017
Louise Mestrallet (1986)
Formée à la Haute Ecole d’Art et de Design (Genève), et un peu à l’Ecole de Recherche Graphique (Bruxelles), elle a depuis préféré se distancier des aspects “disciplinaires” de la production artistique pour se restituer sur des problématiques de l’art dans un champ élargi, mêlant recherches théoriques, projets collectifs, éditions, performances… Ses oeuvres se matérialisent (et se dématérialisent) pour mieux appréhender des questionnements d’ordre socio-politico-économico-poétiques. Elle vit et travaille à Bruxelles.
Cristián Valenzuela (1974)
Cristián Valenzuela est né à Santiago du Chili où il commence ses études en Arts Visuels à la Universidad de Chile. En 2007, et grâce à une bourse de l’ECAV, il continue ses recherches au sein du programme MAPS, en Suisse. Son centre d’intérêt se situe dans les décalages produits par l’application de modèles qui ne considèrent pas les contextes où ils sont appliqués, autrement dit la « réalité postcoloniale ». Pour diverses raisons, aussi bien professionnelles, artistiques que personnelles, il établit dès 2012, son centre d’opérations à Bruxelles.
Pendant la soirée diffusion de la playliste ouvrière créee par Patricio Gil Flood, Eduardo Cruces et Victoria Wigzell
22:00 – Perfo/lecture à partir du texte « Bizarre Love Triangle » de Jovan Mrvaljevic
Sébastien Leseigneur avec la participation de Caroline Vitelli
( photos Carl June)
Sébastien Leseigneur (1984) à Grasse, vit à Lausanne et Genève
Sébastien Leseigneur est artiste et curateur. Il organise des expositions, imagine et produit des livres rapprochant photographie, essais et poèmes. En 2012 il est invité par Joerg Bader à rejoindre l’équipe du Centre de la Photographie Genève où il est commissaire associé jusqu’à aujourd’hui.
En 2017 il s’investit dans le projet Labo et coorganise la SMALL avec Karen Alphonso
SMALL Jour 2 – Dimanche 25 juin
Sur les traces des squats culturels de Genève
SMALL Jour 3 – mardi 27 juin
MARDI 27
19:00
Tilo Steireif et BecBed
Conférence : «Rhétorique d’une capitale artistique alémanique actuelle et ha-ha».
En traversant différents thèmes, de la condition de l’artiste et son statut dans la société, de l’anarchisme à l’éducation, nous nous arrêterons sur le cas du nouvel écoquartier de la Jonction, son rapport à la rue, à l’espace public.
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BEC BED questionne par ailleurs le projet «Social Loft» des architectes Dreier Frenzel érigé sur le «cimetière» d’Artamis, lieu historique de la culture alternative genevoise. Ce nouvel écoquartier de la Jonction est analysé dans son rapport à la rue, à l’espace public. Nous invitons l’observateur à s’élever et en même temps à trouver son «ha-ha». BEC BED fait écho, là aussi, à la compensation, l’invitation au «très haut» qui devrait nous offrir une observation nouvelle. Le ha-ha est un dispositif qui efface les barrières et repositionne l’usager d’un environnement. BEC BED instaure donc une méthode de travail simple: produire de la compensation et de la décompensation pour mieux mesurer les interactions dans l’espace public.
20:30Bouffe pop
SMALL Jour 4 – mercredi 28 juin
MERCREDI 28
19:00
Sonia Rickli
« Des origines au Live Art Club »
Journal intime et interactif d’une pratique culturelle
20:00
Présentation par Sébastien Verdon
de Smallville, artist-run space à Neuchâtel
21:00
Banquet éthérée
SMALL Jour 5 – jeudi 29 juin
15:00 Stéphanie Probst – APPORTE TES FANZINES !
Archivage collectif et bordel collaboratif création de la petite fanzinothèque genevoise (fanzinoGe), inventaire virtuel et non exhaustif d’hier et d’aujourd’hui, de Genève et alentours.
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19:00 Dorothée Thébert et Filippo Filliger
Cocktail de Kéfir et lecture « L’absence de gouvernail » un projet d’écriture « filliousophique » dans ?lequel les auteurs interrogent le rapport entre?l’art et la vie qui les préoccupe au quotidien
20:00 Manger c’est tricher, Le Horla passe des disques
SMALL Jour 6 – vendredi 30 juin
19:00
Luca Depietri et Karen Alphonso
Les espaces indépendants et leur alter-naïveté.
Quel est le statut des espaces culturels
« alternatifs » ou « indépendants » ? Une discussion
autour de la bonne et de la mauvaise foi dans
les pratiques artistiques indépendantes.
20:00
« Pratiques exportables, tourisme,
opportunités, fantasmes »
Andreas Hochuli s’essayera à une présentation
Powerpoint sur le karma CO2, les échecs des
échanges culturels et l’apolitisme érémitique.
Labo @ BIG
16 06 17 – 18 06 17
Plaine de Plainpalais
Ouverture vendredi 16 juin à 18h30
Projet Labo @ BIG : salle d’attente de la SMALL avec MACACO Press
Pour répondre et faire suite à l’invitation de la Biennale des espaces d’art indépendants de Genève, le Labo a décidé d’utiliser l’espace du container comme salle d’attente. Nous invitons MACACO Press à y faire de la contrebande et annonçons le programme de la SMALL qui se déroulera au Labo la semaine suivante.
Karen Alphonso et Sébastien Leseigneur
MACACO Press invite les visiteurs de la BIG à réfléchir sur la question de réciprocité, et sur des notions de propriété basées sur les expériences partagées. En proposant une situation participative, des productions pirates seront présentées et disponibles en libre échange, dans le but de s’ouvrir à de futures collaborations pour un partage de ressources.
Projet Labo @ BIG : salle d’attente de la SMALL avec MACACO Press
Pour répondre et faire suite à l’invitation de la Biennale des espaces d’art indépendants de Genève, le Labo a décidé d’utiliser l’espace du container comme salle d’attente. Nous invitons MACACO Press à y faire de la contrebande et annonçons le programme de la SMALL qui se déroulera au Labo la semaine suivante.
La figure du héros en question
(Le principe d’inconsistance)*
20 05 17 — 18 06 17
Martin Widmer
*[À propos d’un inanimé abstr.] Caractère irréel, immatériel (de quelque chose). L’inconsistance d’un songe, de la pensée, de la rêverie. Le passé perdait de sa certitude et prenait l’inconsistance du rêve. (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 243)
Martin Widmer est un artiste genevois dont les médiums principaux sont la photographie et l’écriture. Récemment, Widmer s’est mis à utiliser les matériaux bruts qui constituent habituellement l’objet photographique : verre, plaque d’aluminium, colle, bois, carton, pour créer des installations dans lesquelles le spectateur se trouverait, comme c’est le cas dans cette exposition, en quelque sorte immergé dans le dispositif même de l’image. Les textes que l’artiste écrit sont rédigés sous autohypnose ainsi qu’à l’aide d’un jeu de cartes : Stratégies Obliques (celui-ci a été inventé, entre autres, par le musicien Brian Eno). Ces textes prolongent, dans un autre espace, le travail plastique de l’artiste.
Pour le projet au Labo, Martin Widmer a tout d’abord écrit, lors d’une séance sous autohypnose, un texte dans lequel il se rend à son propre vernissage au Labo. Il découvre alors son exposition, qu’il ne connaît pas, en même temps que les spectateurs. Ce texte sera lu, avec d’autres, lors d’une soirée de lecture pendant l’exposition (la date sera communiquée ultérieurement). Nous pouvons néanmoins trouver dans l’exposition le plan de cette autre exposition.
L’exposition réelle, visible, dans les espaces du labo, peut être vue, quant à elle, comme une seule grande installation constituée de deux ensembles. Néanmoins, chaque pièce peut être également considérée comme une oeuvre indépendante. L’ensemble peut se voir comme une déconstruction de l’objet photographique en un dispositif installatif et sculptural. Un texte, Simple Soustraction, écrit toujours sous autohypnose ainsi qu’avec le même jeu de cartes, est inséré dans l’installation.
L’exposition, La figure du héros en question, est principalement constituée de photographies que l’artiste efface, détruit, à l’aide d’acétone ou en utilisant une ponceuse. L’artiste a commencé, avec ces travaux, à détruire ses propres archives d’œuvres. Paradoxalement en faisant ce geste Martin Widmer crée de nouvelles pièces qui feraient presque penser à des peintures. Ces étranges tableaux abstraits, inattendus, apparaissent sur les supports de manière hasardeuse lors d’un protocole dans lequel l’artiste a quelques moyens d’intervenir mais seulement de manière limitée. Comme c’est souvent le cas dans son travail, ce n’est pas tant la disparition qui intéresse l’artiste mais ce qui apparaît à la place de ce qui à disparu. Si certaines œuvres font appel au hasard d’autres dévoilent l’envers des images comme cette carte de jeu posée à l’envers sur un cahier, lui-même, posé sur une tache de colle mélangée à du marc de café. De la même façon, l’envers d’un mode d’emploi de carton plume fait apparaître l’image un peu enfantine d’un dessin d’une petite fille. Plus loin, un dessin au crayon réalisé sous hypnose complète cette exposition dans laquelle tout semble s’être fait en dehors de la maîtrise et de la volonté de l’artiste plaçant celui-ci dans un rôle de spectateur de l’apparition de sa propre œuvre.
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