Inspiré de l’architecture de la Chapelle du Pardon au Palais Ducal à Urbino (Italie), Pablo Hurtado a entrepris de recréer un couloir composé de morceaux de tissus teintés de teintures naturelles. La lumière des néons à travers chaque morceau de tissu dédoublé fait apparaître par transparences des couleurs en superposition. Le couloir créé est sans issus. Lieu de recueillement, la forme de cette structure envahie l’espace LABO de sa forme organique. Composé de couleurs et de taches abstraites, les tissus nous rappellent l’incarnation d’une peau ou la texture d’une membrane vivante et palpitante. A l’intérieur nous voilà plongé dans une obscurité solennelle accompagné d’une vibration aux sonorités due aux 30 néons fixés sur des supports en bois réalisés sur mesure. L’installation, éclairée de l’extérieur, rappelle l’envers d’un décor dont les câbles et l’éclairage ont été volontairement mis en avant.
Sortie du 3e livre des éditions Miami books – novembre 2014
Solid sunbeam
Stéphanie Gygax
Solid Sunbeam est un journal photographique initié il y a quinze ans. Par un choix d’images issues de ce travail, le livre met en scène un quotidien fictionnel évoquant un sentiment de familiarité autant qu‘une forme d’étrangeté.
Des fruits sur une table, un intérieur de voiture, des baigneurs, une cabane dans les arbres : le sujet est au centre mais l’intrigue est ailleurs, en léger décalage. Elle est suggèrée par le dialogue entre les images, générant un flot narratif qui évolue librement au fil des lectures.
Par la répétition de motifs et un jeu sur la matière même de l’image, Solid Sunbeam tisse un récit entre réalité et fiction, poésie et hallucination.
Solid sunbeam
Stéphanie Gygax Miami books No3
144 pages, 16 x 22 cm
68 photographies en noir-blanc et bichromie Texte par Joël Vacheron
300 exemplaires numérotés
Impression offset
Couverture souple
Graphisme : AMI
Conception du logo : Stéphanie Gygax
Avec le soutien du Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (Fmac).
ISBN: 978-2-9700891-2-4 Prix de vente: 40.– CHF
CRCRCRCRCR, une invitation de l’artiste sérigraphe Nicolas Wagnières pour l’exposition prévue dans le cadre du Monstre festival (festival de micro-édition). Ennuyée de l’unicité des propositions proposées dans cette manifestation, ouverte pourtant au monde de l’édition, j’ai décidé d’inviter un artiste Genevois dont la pratique de l’edition est plus axée sur des questions autour du multiple, et impliqué dans la réalisation de tirages de livres d’artistes.
Nicolas Wagnières invita Aloïs Godinat artiste et camarade de longues date. Ils décidèrent de créer des tirages uniques en détournant le mode d’impression habituel de la sérigraphie. Une sélection de ces tirages réalisés à quatre mains, fut présenté en novembre. La technique trouble aussi le rôle de chacun dans le processus de création, désindividualisant le travail de collaboration, le résultat en surpris plus d’un.
At Your Side (Part 2)
Leo Wadimoff/Simon Heanni
En partenariat avec Up State (Zürich) (Part 1) et Curtat Tunnel (Lausanne) (Part 3)
Sous le titre emprunté au slogan «At your side» de la marque Brother, cette exposition des deux jeunes artistes Simon Heanni et Leo Wadimoff ce veut un décor, une critique des lieux et de la société de consommation.
«Nous nous intéressons à rejouer certains mécanismes formels de l’esthétique uniformisée de la société de consommation et de contrôle. Essayer de se rapprocher de ces mécanismes en remplaçant des moyens de production et de conception massifs par des gestes et des matériaux désinvoltes, pauvres mais toutefois appliqués.
Travailler sur la présentation d’un show plus ou moins similaire dans plusieurs villes en même temps nous amène à expérimenter l’autonomie du contenu d’une exposition par rapport à la programmation dans laquelle elle s’inscrit. La documentation et la communication de ces shows subiront l’effet de cette simultanéité. Nous sommes attirés par l’idée de pouvoir réaliser un travail pouvant nous amener à imaginer une exposition en plusieurs parties/salles/espaces, telle une franchise.
Elles comporteront des éléments communs et seront regroupées sous un même titre, tout en étant différentes les unes des autres. L’écart entre les moyens de production du secteur tertiaire et les nôtres révélerait une forme d’échec, qui à notre sens défie les valeurs d’efficacité et de perfection propres à la société de consommation.»
Leo Wadimoff et Simon Heanni
At your Side (Part 2), Labo (Genève, 1er au 9 novembre 2014)
DREI DREI DREI
Hadrien Dussoix/Greg Hug/Beat Lippert
La 7ème saison démarre avec une exposition collective DREI DREI DREI. Elle regroupe trois artistes suisse nés dans les années septante.
La sélection des travaux présentés se recentra sur l’idée de double ou de reproductibilité des œuvres, de faux-semblant, une thématique que l’on retrouvera plusieurs fois dans la programmation de la saison. Intérêt sous-jacent dans une société aujourd’hui travestie et jouant sur
l’apparence.
Attirés par l’archéologie, l’histoire, ils travaillent tous trois la matière et ont des questionnements similaires quant à la superposition, l’amas, la duplication. Un univers Rock ’n’ roll les relie. Hadrien Dussoix présente une sculpture en sagex moulé coulé en aluminium et des peintures-sculptures qui dialogues entre elles. Beat Lippert présente des sculptures dédoublées, ses rochers jumeaux, sculptés dans du sagex et pour la première fois peints au spray ainsi qu’une Wall série tableau-sculpture. Greg Hug présente des miniatures de sculptures antiques détournées de leur mouvement initial, une série utilisant différents matériaux pour repoduire la même pièce ainsi que deux nouvelles sculptures ironiques.
«Place aux effets de matière chez Hadrien Dussoix, que ce soit sur la toile, dans une sculpture, ou dans une installation. Avec ou sans peinture à proprement parler, les compositions de l’artiste genevois en deux ou en trois dimensions, faites de différentes textures, avec une rudesse parfois abrupte, se conjuguent sur le mode du collage: superposition, télescopage de matériaux, chevauchements en tout genre. Pendant dix ans, sa pratique a en effet esquivé l’embarras du choix en préférant sortir du dilemme par la confrontation des matières et des interactions avec l’espace.»
Karine Tissot
Beat Lippert est né à Lausanne en 1977, ayant étudié la sculpture (Alanus Hochschule für Kunst und Gesellschaft à Bonn en Allemagne (1997-2001), l’archéologie et les arts visuels (Haute Ecole d’Art et de Design, HEAD – Genève, 2003-2007), Beat Lippert combine dans ses œuvres, principalement conceptuelles, ces trois domaines. Dans plusieurs travaux, il s’approprie des motifs de la statuaire antique, par exemple en voyageant à travers l’Italie avec une colonne corinthienne remorquée à sa bicyclette dans Véhicule (2008) ou en reproduisant de manière subtilement modifiée le fameux Tireur d’épine dans Spinario (2009). Beat Lippert, jeune plasticien suisse particulièrement préoccupé par l’archéologie et l’ubiquité du patrimoine sculptural ou architectural classique.
«La pratique de Greg Hug – le moulage sur corps – le place d’emblée dans un rapport à la tradition classique. Contraint à une représentation strictement réaliste, il se confronte fatalement aux canons de la sculpture, ce qui se traduit par une attention particulière portée aux postures de ses sujets, aux effets de texture, aux drapés ou aux modelés. L’ancrage dans l’histoire de l’art est cependant contrebalancé par la plasticité que lui offre sa technique. La souplesse des matériaux contemporains lui permet ainsi d’imprimer un léger décalage à notre regard. Si l’effet évoque l’Antique, il est ici mâtiné d’une masse de références des plus contemporaines, du cinéma gore à l’icône médiatique.»
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.