[ʀ] [ʁ] [r] – Group Show

[?] [?] [r]

Du dix huit novembre deux mil quinze au vingt-neuf janvier deux mil seize

Bailly Josse
Bianchini Alexandre
Billotte Benoît
Bogana Alan
Bonny Thomas
Carera & Montesinos
Cascio Davide
Castro Diego
Dafflon Mathieu
Ding Emilie
Deletra Hanna Henry
Dénervaud Guillaume
Dussoix Hadrien
Evrard David

EW
Gygi Fabrice
Forlin Karim
Legros Romain
Levasseur Yves
Lippert Beat
Marzullo Angela
Missika Adrien
Mudry Yoan
Post Frédéric
Riniker-Radich Marta
Sgouridis Konstantin
Wagnières Nicolas
[?] [?] [r]

C’est une exposition collective évolutive. Afin de pousser les limites du possible permises par un espace libre, Karen Alphonso propose de déployer la richesse d’une collection en mutation perpétuelle. Une tentative de programmation décomplexée de sortir du cadre d’une exposition conventionnelle avec un début et une fin. Elle s’entoure de vingt-neuf artistes qui pour la plupart ont aussi géré dans le passé des espaces d’art indépendants (Forde, Shark. Gitte Bohr, Komplot, Duplex,…) dans l’idée de construire ensemble.
Suite à l’invitation, acceptée à l’unanimité les artistes mettent à disposition une ou plusieurs pièces sur la thématique de la ruine. Les oeuvres seront présentées par une scansion déterminée qui permettra de découvrir une exposition en perpétuelle mutation, qui transposent l’idée de faux paradis, de révolution absurde et d’illusion. Quelque chose de désespérément contradictoire et pourtant extatique, des visions, des positions.
En gardant les même clous, les pièces sont remplacées par d’autre. Chaque jour quelque chose change. Les conventions liées aux expositions sont ainsi détournées. L’idée d’une exposition infinie est venue de l’envie d’éviter les phases de creux pendant les démontage et rénovation. Rester en mouvement, rester en vie, changer de point de vue, montrer les revers.
Déployées durant trois mois, les ressources de cette collection permettent divers dialogues qui se tissent entre les pièces selon les divers accrochages. L’exposition se module chaque semaine, elle se déploie, réponds aux actualités, les accrochages se font pendant la nuit. Des pièces sont rajoutées ou déplacées. Les visiteurs découvrent un univers modifié. Un dialogue différent s’établit entre les œuvres. De nouveaux artistes sont invités à intervenir.
Cette exposition questionne le fonctionnement d’un espace d’art libre, un questionnement de la position de l’artiste, de celle du curateur, de la peinture, du support. Elle prends part à l’actualité, reste utopie.

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Dans [?] [?] [r] il y à: reproduire, refaire, remâcher, ressasser recopier, répercuter, réviser, revoir, référer, rester, réduire, rythmer, rassembler, reproposer, rire, ronronnement ou rage. C’est une guérilla interne, une révolution, un rêve, une rave.

Un vitrail néo-géo éclaire le trottoir et s’obscurcira avec le temps / un texte manifeste en distribution libre disparaîtra / des posters révolutionnaire seront retourné pour présenter leur revers imprimés / une peinture à l’huile, déroulée à moitié est suspendue sur son tube, puis enroulé changeant de statut/ un drapeau transfiguré en molécule d’eau flotte sur diverses surfaces / des surfaces sont explorées / des dessins critiquent de manière ironiques / Beat bat des records, coure à travaers le Louvre / la peinture est collage / les papiers decoupés/ une empreinte peinte à l’huile accuse le flegme/ un poisson regarde une mouche qui vole au ralenti / un livre retrace l’histoire d’un espace d’art indépendant à Bruxelles / des spirales changent de couleur / les bétons se déplacent / les supports vidéos se modifient /le son rentre en scène, les pensées de Pasolini sont diffusées à travers les voix / la pardade du 1er mai est diffusé le 1er décembre /  la lumière devient oeuvre / des hologrammes apparaissent / le sol se recouvre de plaques colorées / Samothrace trône / les murs sont colorés /  «Ci-l’envers» de Fabrice Gygi suspendu dans l’espace tout au long de l’exposition invite à voir le monde d’une autre façon.

Karen Alphonso

Ouverture du mercredi au vendredi de 14h à 18h
ou sur rdv: contact@espacelabo.net
www.espacelabo.net

Walking a metaphor – Cyril Bron, David Fuehrer

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24.09.15 – 30.09.2015

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Cyril Bron & David Fuehrer

Opening thursday september 24th · 10am

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En partenariat avec :
Recyclart (Bruxelles)
Urbanspree (Berlin)
Archipel Centre De Culture Urbaine (Lyon)
Un projet proposé par Fahid Taghavi

Marche urbaine autour du ring de Bruxelles entre le 24 et le 30 septembre 2015.

 

«(…)parcourir la ville hors des circuits balisés, transgresser les parcours définit par le fonctionnement urbain et la rationalité. Si la rationalisation conditionne les déplacements, elle conditionne aussi la manière de penser, et nos modes de consommation. Nous voulons justement sortir de ce que nous imposent les déplacements quotidiens, insuffler de la poésie dans notre mouvement et affirmer notre subjectivité comme une réinvention et une redécouverte de l’environnement urbain. Mais l’expression de la subjectivité est en réponse à un espace, elle commence ailleurs et avant nous, elle nous précède, et nous l’excédons dans la réponse. Dans cette faille temporelle, dans cet interstice incertaine, ce sont les zones urbaines qui vont littéralement nous traverser. Notre outil de travail sera la dérive, celle des situationnistes: « le passage hâtif à travers des ambiances variées » (Guy Debord, Théorie de la dérive). Celle-ci nous permettra de naviguer sur les eaux inconnues de la ville, de nous laisser porter par les courants et les ressacs.»

Pendant 6 jours, Cyril Bron et David Fuehrer ont suivi un itinéraire qu’ils ne pourront jamais ré-emprunter. Ils marchent au plus près du Ring de Bruxelles. Zones sans trottoirs, ils inventent un tracé entre glissières et forêts, barrières et talus, ponts et tunnels. Ces différents franchissements ouvrent l’espace sur des paysages inattendus. Ils sont équipés d’une caméra qui transmet en direct un flux d’images et de sons. Il s’agit de questionner l’autoroute qui apparait comme une métaphore de notre époque. Par le dispositif de production d’images et de sons, le spectateur est confronté à une télé-présence, proximité lointaine, anonyme et artificielle. Artistes et spectateurs éprouvent l’étrangeté d’une expérience qui mêle à la fois les résidus urbains et la technologie, les laissés pour compte et des propriétés sous haute protection. Cyril et David nous invitaient à venir les rejoindre pour dessiner avec eux un chemin éphémère.
La marche s’est déroulée du 24 au 30 septembre le long du périphérique de Bruxelles et a été diffusée en direct de 14h à 19h, simultanément dans 4 lieux?: Recyclart (Bruxelles), Espace Labo (Genève), Urbanspree (Berlin), Archipel Centre De Culture Urbaine (Lyon).
Le point de départ de la marche était fixé à Recyclart le 24 septembre 2015.
Les vernissages ont démarré simultanément à 10h.

 

WEAR US SWEAT US – Virginie Morillo

30.06.15 – 21.08.15
WEAR US SWEAT US
KET VOID/Virginie Morillo
RAVE, CORPS, DANSE, TRANSPIRATION

L’Espace LABO présente WEAR US SWEAT US, une collaboration entre l’artiste genevoise Virginie Morillo et l’artiste mexicaine Lorena Vega (Ket Void). Elles se rencontrent lors de la résidence de Virginie à Mexico City et fondent ensemble les soirées Spider Galaxy autour de la place Garibaldi. Rave, corps, danse, transpiration, mots clefs illustrant leur première collaboration.

Virginie Morillo s’inspire de lieux, et de rituels. Elle survol les barrières géographiques et les contraintes matérielles. Artiste interdisciplinaire, elle crée des sculptures, dessins, photographies, installations, happenings et événements festifs. Dans ses travaux les plus récents elle l’exprime à travers le lettrage sur de la soie teintée, et les nouvelles technologies d’impression.

Vue d'exposition
Vue d’exposition

Attirée par la mode et la présences des corps dans l’espace elle se dirige d’abord vers la performance et la sculpture. Pendant son Master à la Haute école d’art et de deisgn de Genève (HEAD – GE), elle part au Japon pour se spécialiser dans la céramique. Là, elle découvre la soie, les kimonos. Elle travaille autour des volumes et du mouvement dans l’espace développant aussi un travail vidéo.

En 2014, elle part en résidence au Mexique. Ce pays est pour elle une grande source d’inspiration. C’est un véritable laboratoire d’expérimentation et de recherche ou elle découvre de nouvelles techniques autour des teintures naturelles. Son travail est soutenu à Mexico City par la Galerie Patrick Silve.

La musique est aussi très présente dans son travail. On peut citer sa collaboration avec l’artiste Sidney Stucky, et les diverses commandes par des festivals comme le Festival Exit à la Maison des Arts de Créteil avec l’artiste Théo Mercier.

Son travail sur tissu, développé depuis 2010, l’amène à ces inscriptions sur textile qui prennent la forme de drapeaux. Elle en créa plusieurs pour le festival MOS ESPA à Genève, dont les phrases étaient tirées de chanson. Dressés sur des mats ils nous rappellent aussi les totems ou perches hautes utilisés par les Mayas pour communiquer avec les dieux.

Vue de l'exposition
Vue de l’exposition

Pour l’exposition à l’Espace LABO Virginie crée une nouvelle série de soie teintées, non pas suspendues cette fois, mais présentés sur des pieds en métal tordus, de l’acier brute restant sensible au vent. Ils bougent d’eux même et créent un mouvement rappelant l’ondulation d’un corps dansant. WEAR US SWEAT US est une exposition flottante: des peintures suspendues sur support au sol prennent corps dans l’espace. Les soies sont teintes avec des couleurs chair, qui se détachent subtilement des murs blancs de l’Espace LABO. Les textes inscrits d’une encre noire rappellent l’art du tatouage. Les phrases choisies sont une sélection de messages personnels reçus par le biais des réseaux sociaux; mots qui marquent, restent gravés en mémoire, traces indélébiles. Ecriture libératoire, ou exécutoire, ces poèmes apparaissent et disparaissent comme des messages subliminaux.

L’exposition aurait pu s’appeler L’Humain de demain.
Elle sera présenté à Miami durant la foire Art Unlimited 2015.

Biennale des espaces d’art Indépendants de Genève

26.06.15 – 28.06.15
BIG – Biennale des Espaces d’art indépendant de Genève
Plaine de Plainpalais

Sous les auspices du Congrès pour la Liberté de la Culture

Collectif FEC

A l’occasion de la première Biennale des espaces d’art Indépendants de Genève (BIG), l’Espace LABO invite le collectif FEC (Fraction extrême centre) à occuper son container. Les protagonistes de ce collectif ont collaboré par le passé comme membre de l’Association LABO.

«La F.E.C. accepte de lever une part du voile qui recouvre ses activités et met à disposition de l’Espace Labo quelques uns des objets utilisés lors de ses initiations rituelles, dont, et nous tenons à le souligner, des ossements de Denis de Rougemont. La F.E.C. propose aux visiteurs de se recueillir un instant auprès de l’autel afin de contrer la malédiction dans laquelle la culture occidentale s’enlise.»

Reprenant à son compte l’évènement BIG auquel elle prend part, la FEC profite de cette opportunité pour partager sa triple démarche avec les acteurs de la Biennale et son public.

Vue intérieur du container de l’Espace LABO à BIG, plaine de Plainpalais. Installation du collectif FEC, 2015
Vue intérieur du container de l’Espace LABO à BIG, plaine de Plainpalais. Installation du collectif FEC, 2015, 2 x 2,5 m, (reliques de Denis de Rougemont, fanions (édition: 20 exemplaires) ; peinture: Dripping, 2015, acrylique sur toile, 90 × 110 cm)

 

 

 

1) L’appropriation

La FEC exploite depuis longtemps un savoir-faire primitif dans le but de réaliser des objectifs idéologiques primordiaux. Suite à un legs anonyme, celle-ci est désormais la gardienne d’un ossuaire dont elle accapare l’énergie vitale et la force symbolique afin de conjurer le sort et d’initier le renouvellement.

2) Le détournement

La toile réalisée à cette occasion démontre que la FEC est à même de s’approprier le geste créateur. A travers le caractère sacré de ce crâne, la pensée et la sensibilité s’allient au pouvoir de la main pour trouver le geste conduisant à l’essence même de la matière et de la couleur, sans artifice, ni maniérisme aucun. Dans une ultime catharsis spirituelle, chacun peut ici se réfugier dans l’idéologie du désir intrinsèque et inhérents à notre culture. Tout cela dans l’unique but de s’en défaire. La peinture dans sa plus pure quintessence comme objet inestimable, le nec plus ultra dans le domaine du salut.

3) La libération, l’exultation, la délivrance

La discipline exigée pour son rituel impose à la FEC une analyse détaillée des évènements de l’histoire contemporaine. Libérée de l’idéal de perfection éthique dans le domaine de la création artistique et intellectuelle, elle développe sa pratique de l’ascèse, ce qui lui permet de maintenir sa spiritualité dans ses propres actions et d’entamer son grand processus libératoire.

 

 

 

 

ARCHIVES PHOTOS DE LA BIG 2015

Salle d’attente n°1

chaise longue – piscine – hors saison

Salle d’attente n°1, Karen Alphonso & Lyla Marsol

Book shop project 2

28.04.15 – 24.06.2015 BOOK SHOP PROJECT 2/médiatèque Programmation vidéo 20.04.15 – 27.04.15 Diego Castro The luckiest dreamer, 2009 28.04.15 – 06.05.15 Marie Matusz Someone is waiting, 2015 07.05.15 – 17.05.15 Gysin & Vanett Hms, 2010-2015 18.05.15 – 24.05.15 Andrea Aversa On reflection, 2010 23.05.15 Soirée projection Slalom Crucis

Phénomènes Transitoires Lumineux

03.04.15 – 05.04.2015

Phéomènes Transitoires Lumineux
Concert Live: Pol/Strb & Meta08es/Jean/African Ghost Valley/Zweitesystem & Lucas Tamarit/Meta-Doca/Fu

Dans le cadre de l’exposition NO E-MAIL, BUT INHALE THEN EXHALE de Henrry Bonnet, divers lives et jams de musique électronique sont organisé à l’Espace LABO, avec la participation d’artistes locaux.

Ces performances musicales et sonores live privilégient le jeu en direct sur diverses machines électroniques plutôt que le DJ set, il s’agit pour les artiste de partager avec le public plusieurs moments de cre?ation où l’improvisation, l’inattendu, l’inouï,  l’harmonique et le chaos occupent une place centrale.

meta08es&STRB_LABO2015
Strb & Meta08es
FU_labo_dimanche_5avril15
Fu, live
henrryBONNET_NoEmailButEmailThenExhale
Henrry Bonnet
AfricanGhostValley_saturday_4april2015
African Ghost Valley

 

POL_NO_EMAIL_LABO_3april2015
POL

No Email but inhale then exhale – Henry Bonnet

2.03.15 – 26.04.2015
NO EMAIL BUT INHALE THEN EXHALE
Résidence/exposition/concerts live
Henrry Bonnet

NO EMAIL BUT INHALE THEN EXHALE, une exposition multiforme, mouvante et multiusage pour les yeux, les oreilles et l’esprit, qui réunit dessins, collages, peintures, textes et sons. Un voyage captivant où l’exploration chromatique, tant auditive que visuelle, se décline et se cherche dans un continuum expérimental vibratoire de couleurs éclatantes et bavantes, de collages tantôt à l’arrache, tantôt millimétrés et de sons électroniques denses, bizarroïdes et organiques sortant des entrailles d’un synthétiseur modulaire.

Henrry Bonnet

Dessins, collages, installation, improvisation sonore et visuelle, jam électronique, live électronique, mouvement, transition, présence, partage, expérimentation, variations rythmiques, interférences, changement, transformation, work in progress, concert électronique, expérimentations chromatiques sonores et visuelles, espace-temps, interférence mentales, possession, transe, ère de l’électronique, chaos, exploration des mouvements de transition des formes, de la couleur, des sons, du jour et de la nuit, perception – contemplation.

03.04.15 – 05.04.2015
Phénomènes Transitoires Lumineux
Concert Live: Pol/Strb & Meta08es/Jean/African Ghost Valley/Zweitesystem & Lucas Tamarit/Meta-Doca/Fu

Lors du Festival Electron 2015, dans le cadre de l’exposition NO E-MAIL, BUT INHALE THEN EXHALE de Henrry Bonnet, divers lives et jams de musique électronique sont organisés à l’Espace LABO, avec la participation d’artistes locaux.

Ces performances musicales et sonores live privilégient le jeu en direct sur diverses machines électroniques plutôt que le DJ set, il s’agit pour les artistes de partager avec le public plusieurs moments de création où l’improvisation, l’inattendu, l’inouï, l’harmonique et le chaos occupent une place centrale.

The Day After – Group Show

20.02.2015 – 08.03.2015
The Day After
Une carte blanche à Nagi Gianni et Yann Perol

Gio Black Peter, The Burger Girl, Benjamin Dukhan & Franc?ois Chaignaud, Ricci Forte, Gelitin, Maya Rochat, Tom De Pekin, Bruce Labruce, Scott Andrew, Adela Jusic, Matt Lambert, Nagi Gianni, Reginald M. Lamar, Diego Sanchez

expo12

expo7

Programmes vidéo projeté en salle de cinéma, en parallèle à l’exposition The Day After:

le 26 février 2014
Melancholia et Fulgurance (au Cinélux)
le 3 mars 2014
Record My Screaming Body (au Spoutnik)
le 5 mars 2014
Flash Glam Trash (au Cinélux)

télécharger la feuille de salle

Homo economicus farniente – Antonin Demé

HOMO ECONOMICUS FARNIENTE
16 . 01 . 2015 – 07 . 02 . 2015
ANTONIN SIMON

VERNISSAGE JEUDI 15 janvier dès 18h
OUVERTURE SPECIALE le 29 janvier dès 18h

L’exposition bénéficie du soutien du FMAC

Des Prix Nobel d’économie et des hamacs de cravates

Il y a 45 ans était décerné le premier prix Nobel d’économie. Contrairement aux autres prix, il ne figure pas sur le testament du richissime inventeur de la dynamite Alfred Nobel qui voulait récompenser des personnes «ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité». Son histoire est tout autre: ce prix a été imaginé en 1968 pour célebrer le tricentenaire de la banque centrale de Suède. Sa dénomination exacte est «prix de la Banque de Suède en sciences e?conomiques en me?moire d’Alfred Nobel». Le prix distingue chaque année une ou plusieurs personnes pour leur contribution exceptionnelle aux sciences éco- nomiques. A l’époque, ce fut un véritable tour de force que de faire accepter à l’Acade?mie royale des sciences de décerner un Nobel en économie comme elle le faisait déjà pour la physique et la chimie. Un lobbying intense réussit à lever les réticences de certains membres de l’Académie qui se posaient des questions quant au caractère suffisamment scientifique de l’économie. La question est toujours d’actualité tant l’économie semble être inextricablement sujette à une forte composante idéologique, notamment celle de la «foi dans le marché». Toujours est-il qu’avec ce prix, l’économie se trouvait couronnée d’une aura de scientificité tout en profitant de l’énorme capital symbolique accumulé par le Nobel depuis 1901. Les re?cipiendaires du prix sont au nombre de 75 aujourd’hui. Leurs positions vont de l’ultralibéralisme à un interventionnisme «social démocrate» marqué. Néanmoins, l’attribution fréquente du prix de la Banque de Suède à des économistes issus de l’école de Chicago, activement engagés dans une croisade contre l’Etat-providence – Milton Friedman en tête – ou à des contributions visant à perfectionner des instruments financiers utilisés pour la spéculation pose la question de l’idéologie politique des récipiendaires du prix. D’où la question que se pose les plus critique d’entre nous: le «prix Nobel d’économie» serait-il le cheval de Troie idéologique du néolibéralisme?

Ce qui est reproché à certains économistes, c’est d’essayer de soumettre l’économie à des pseudo-lois naturelles ou immanentes développées par des modèles mathématiques compliqués pour éviter les questions clés. Si l’économie est l’étude du partage de la richesse et que cette richesse est un gros gâteau alors de quoi est fait ce gâteau? Comment est-il partage? Qui tient le couteau? L’Homo economicus tel que le décrivent les manuels d’économie, c’est quelqu’un qui cherche à maximiser la sensation de plaisir associée à la consommation d’un bien. Fruit du calcul rigoureux des plaisirs et des peines, l’Homo economicus a longtemps été pensé comme un synonyme du bonheur. L’Homo economicus farniente, lui il préfère maximiser son temps libre. On sacralise le travail et la productivité, lui, cultive la paresse et pratique «l’art presque disparu de ne rien faire». Il a cousu ses cravates pour en faire des hamacs.