MOTO — 03.11.17 – Virginie Morillo

Installation et projection vidéo

Nous entrons dans un espace sombre, une odeur présente rappelle quelque chose de sale de plastique, du cambouis.

Les pneumatiques usagés et entassés l’un sur l’autre, forment un mur qui nous bouche la vue, un mur de tas de pneus. Un passage est possible par la gauche et la droite; nous osons les contourner. Nous nous retrouvons face à trois écrans, vision superposée d’un souvenir un souvenir en flash back. LA PROCESIÓN DE LAS SOMBRAS est projeté sur ces écrans flottants dans l’espace du Labo.

Des images en couleur, dans un décor qui nous est étrangé, des collines désertes, des cactus est des hommes qui avancent rebondissent comme sur des chevaux, sur des motos, au ralenti nous faisant face, dans un contre jour, dans le contraste du soleil au zenith, les motards coiffés de chapeau mexicains, portent dernières eux des mots sur des draps de soie, qui vibrent doucement dans le vent. Les mots échappent et flottent dans l’air, tels des incantations maya. Ces poèmes écrits à l’encre noire sur des soies teintées d’encres naturelles effleurent les couleurs magenta, jaune-doré, vert et bleues.

Des mots comme «PIERDE TU ALMA» (LOSE YOUR SOUL) laissent l’imagination des spectateurs s’envoler et donne mystère sur cette chevauchée de cavaliers mexicains dont on ignore la destinée. Entre deux monde, le temps parait suspendu.

Un son de moteur gronde nous donne la chaire de poule. Oppressante vibration qui se mélange avec l’odeur des pneumatiques et le son diffusé depuis le sous-sol. Nous osons passer sous les écrans et descendons un escalier qui amène à une deuxième salle éclairée par les vibrations d’un film en noir et blanc projeté lui directement contre le mur du fond. Sur une musique crée par Système 8 (Adrien Heiniger et Marie Matusz), des images en gros plan, contrastes et fumée nous rappellent peu à peu cette performance que l’on vit sur la plaine de Plainapalais pendant la Biennale des espace d’art indépendant de Genève 2017.

« It all start the day i came into being in the Yoshiwara at Edo. Surrounded by Geishas, I received the hallmark from the big shot in rock n’roll psychedelism, Dennis Hopper ».

Virginie Morillo déploie son œuvre de manière hétérogène. Les pièces rebondissants en riches émulsions, certains détails se retrouvent dans d’autres travaux. Ses recherches perpétuées se prononcent comme un jeu décomplexées, située dans le pli, dans l’interstice.

Indéfinissable par sa modulation constante, les drapeaux qui la démarquent s’ajuste à sa forme. Douce et fragile la soie teintée d’encre naturelle criant des mots-poèmes peints sur ces chassis tendus, se déchire lors des performances.

De ce travail sur la soie et les bikers, deux films (RIDERS ON THE STORM, Suisse, 2017 et LA PROCESIÓN DE LAS SOMBRAS Mexique, 2014) présentés en double projection au Labo le 3 novembre dans le cadre d’une installation nommée MOTO, composée d’écrans en suspension et d’un mur de pneus.

Dans son approches de la scène contemporaine, le regard et les connexions complexes démontées, critiquées, elle transgresse les genres se faufile à travers en cercle pernicieux comme une étouffante confusion circulaire et concentrique, celle des motards ce 17 juin 2017 sur la Plaine de Plainpalais pendant BIG, la Biennale, des espace d’art indépendant de Genève. Elle fut invitée spécialement par Jérôme Massard, Carole Rigault et Frederic Post en exergue de son container lié au ateliers de l’association L-Sud à Kugler.

La performance RIDERS ON THE STORM, créa une présence apocalyptique au moment du coucher du soleil. L’intemporalité soudaine, le temps suspendu, la bruyance sonore, les nuages de fumée de sable rouge émanant des passages des motos, le chaos. Le public les regarda tourner en rond et se laissa sublimer dans les tornades de poussière pendant qu’ils formaient une boucle autour de nous. Magnificence des êtres et de leur dégaine, une représentation de la subculture dans ces limites. Oppression et sulfureuse extravagance la présence de ces pièces en soie fragiles dans ce décor de brut déclamant par sa force féminine et virile le «nous» d’un monde étrangement flottant entre-deux, comme les îles des morts.

Le film court qui en découle est à la fois archive filmique d’un happening et film d’artiste expérimental.

RIDERS ON THE STORM from Morillo Virginie on Vimeo.

Vues du vernissage MOTO le 3 novembre 2017
Vues du montage

La SMALL du 24 juin au 2 juillet 2017 – Group Show

La SMALL, soirée d’ouverture
performance de Sebastien Leseigneur
photographie Carl June, juin 2017

 

SMALL
24 06 17 – 02 07 17
La Semaine Magique Amour Liberté Luttes

Le projet de la SMALL répond et fait suite à l’invitation de la Biennale des espaces d’art indépendants de Genève qui s’est déroulé du 16 au 18 juin 2017 sur la Plaine de Plainpalais.

Le Labo a décidé de s’inclure à BIG et d’utiliser l’espace du container comme salle d’attente, une salle de toutes les attentes, celles des organisateurs, des artistes, des visiteurs, des contenus. Nous avons invité Macaco Press à y faire de la contrebande et annonçé le programme de la SMALL qui se déroulera au Labo la semaine suivante.

La BIG remet sur le tapis une série de questions :

• comment se coordonner et faire des projets?
• quel est le statut donné à l’activité créatrice indépendante?
• comment définir et mobiliser des acteurs culturels?
• comment occuper les espaces qui nous sont octroyés?
• avec quels moyens?
• comment redistribuer les moyens mis à dispositions par les autorités?
• comment se définit la scène indépendante? Peut-être par une gymnastique des écarts: intellectuelle/non artistique/ proche de la communauté ?

C’est à partir de ces axes que le Labo propose de se transformer la semaine suivante en une salle d’occupation avec un dispositif, des imprimés et des intervenants acteurs de l’art contemporain mais aussi d’autres types d’expérimentations dans les domaines de la recherche, du logement et d’autres encore inconnus.

La question de l’occupation possède un double sens et peut renvoyer à un discours guerrier qui soulève des questions de médiation, de colonisation, d’appropriation, de territorialité, etc. En art il est certain que l’activité s’est déplacée ces dernières années vers une occupation du terrain, par des performances, des discussions, des rencontres, des projections. Ces activités en forte croissance générant de grandes richesses ne sont cependant pas ou peu rétribuées. Bien des champs d’étude ont permis de révéler l’existence d’une partie non?rémunérée de la production, la sphère du travail domestique est la plus évidente. À notre époque révolutionnée par les outils digitaux, cette question du travail est encore plus capitale car aujourd’hui chaque contenu, chaque post sur l’internet équivaut à un geste de travail gratuit.

La SMALL veut interroger les capacités d’agir dans ce contexte d’entremêlement du privé et du politique, et réfléchir à l’espace paradoxal existant entre autonomie affirmée et reconfiguration des dépendances travailleuses.

On en revient à la salle de toutes les
attentes (qui peut renvoyer à un discours
médical/curatif/prendre soin)

• celles des organisateurs,
• des artistes,
• des visiteurs,
• des contenus.

La proposition du Labo s’inspire de différentes dynamiques actuelles et passées. SMALL est à géométrie variable, avec une sensibilité pour des voix inattendues.

Le programme de la SMALL est en ligne ici.

 

Karen Alphonso, Sébastien Leseigneur

 

Artistes et intervenants participants

Karen Alphonso
Ismaël Abdallah
Diego Castro
Etienne Chosson
Eduardo Cruces
Luca Depietri
Frédéric Favre
Sabrina Fernández Casas
Filippo Filliger
Patricio Gil Flood
Cédric Henny
Andreas Hochuli
Sébastien Leseigneur
Marylou
Macaco Press
Martin Maeder
Maud Pollien

Louise Mestrallet
Miami Books
Elena Montesinos
Virginie Morillo
Radio Picnic
Stéphanie Probst
Sonia Rickli
Adeline Senn
Tilo Steireif
Dorothée Thébert
Cristián Valenzuela
Sebastien Verdon
Caroline Vitelli
Victoria Wigzell

SMALL Jour 1 Samedi 24 juin
17:00 – Ouverture de la SMALL

19:00 – Rencontre discussion autour du n°4 de la publication « Artiste? Et sinon tu fais quoi? »
avec Louise Mestrallet et Cristián Valenzuela

Suivi d’une « Olla commun » un repas convivial.
Menu : Tomaticán avec riz graneado

« Artiste? Et sinon tu fais quoi? »

« Alors qu’une minorité d’artistes, sortis d’école d’art ou autodidactes arrivent à vivre exclusivement de leur production artistique, la grande majorité d’entre-eux doit bien souvent alterner avec des boulots alimentaires « déconnectés du monde de l’art ». L’artiste mène souvent, si ce n’est toujours, une « pluri-activité ». Quel impact cela produit sur la créativité? Quelles sont les stratégies individuelles et collectives qu’il développe? Est-ce que ces réalités influent directement sur son travail et plus largement sur le milieu de l’art ? Cette particularité du monde artistique peut-elle trouver des résonances dans un système plus global?
Après avoir organisé tables rondes et rencontres à Bruxelles et Anvers, nous proposons de poursuivre « Artiste ? Et sinon tu fais quoi ? » au Labo, Genève dans le cadre de la SMALL, en présentant la quatrième home made publication du projet, autour d’une « Olla commun » un repas convivial.
Louise Mestrallet et Cristián Valenzuela

la SMALL en images samedi 24 juin 2017
Louise Mestrallet (1986)
Formée à la Haute Ecole d’Art et de Design (Genève), et un peu à l’Ecole de Recherche Graphique (Bruxelles), elle a depuis préféré se distancier des aspects “disciplinaires” de la production artistique pour se restituer sur des problématiques de l’art dans un champ élargi, mêlant recherches théoriques, projets collectifs, éditions, performances… Ses oeuvres se matérialisent (et se dématérialisent) pour mieux appréhender des questionnements d’ordre socio-politico-économico-poétiques. Elle vit et travaille à Bruxelles.
Cristián Valenzuela (1974)
Cristián Valenzuela est né à Santiago du Chili où il commence ses études en Arts Visuels à la Universidad de Chile. En 2007, et grâce à une bourse de l’ECAV, il continue ses recherches au sein du programme MAPS, en Suisse. Son centre d’intérêt se situe dans les décalages produits par l’application de modèles qui ne considèrent pas les contextes où ils sont appliqués, autrement dit la « réalité postcoloniale ». Pour diverses raisons, aussi bien professionnelles, artistiques que personnelles, il établit dès 2012, son centre d’opérations à Bruxelles.

 

Pendant la soirée diffusion de la playliste ouvrière créee par Patricio Gil Flood, Eduardo Cruces et Victoria Wigzell

22:00 – Perfo/lecture à partir du texte « Bizarre Love Triangle » de Jovan Mrvaljevic
Sébastien Leseigneur avec la participation de Caroline Vitelli

 

( photos Carl June)

 

Sébastien Leseigneur (1984) à Grasse, vit à Lausanne et Genève
Sébastien Leseigneur est artiste et curateur. Il organise des expositions, imagine et produit des livres rapprochant photographie, essais et poèmes. En 2012 il est invité par Joerg Bader à rejoindre l’équipe du Centre de la Photographie Genève où il est commissaire associé jusqu’à aujourd’hui.
En 2017 il s’investit dans le projet Labo et coorganise la SMALL avec Karen Alphonso

 


SMALL Jour 2 – Dimanche 25 juin

Sur les traces des squats culturels de Genève

 


SMALL Jour 3 – mardi 27 juin

MARDI 27
19:00
Tilo Steireif et BecBed

Conférence : «Rhétorique d’une capitale artistique alémanique actuelle et ha-ha».

En traversant différents thèmes, de la condition de l’artiste et son statut dans la société, de l’anarchisme à l’éducation, nous nous arrêterons sur le cas du nouvel écoquartier de la Jonction, son rapport à la rue, à l’espace public.

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BEC BED questionne par ailleurs le projet «Social Loft» des architectes Dreier Frenzel érigé sur le «cimetière» d’Artamis, lieu historique de la culture alternative genevoise. Ce nouvel écoquartier de la Jonction est analysé dans son rapport à la rue, à l’espace public. Nous invitons l’observateur à s’élever et en même temps à trouver son «ha-ha». BEC BED fait écho, là aussi, à la compensation, l’invitation au «très haut» qui devrait nous offrir une observation nouvelle. Le ha-ha est un dispositif qui efface les barrières et repositionne l’usager d’un environnement. BEC BED instaure donc une méthode de travail simple: produire de la compensation et de la décompensation pour mieux mesurer les interactions dans l’espace public.

20:30Bouffe pop

SMALL Jour 4 – mercredi 28 juin

MERCREDI 28

19:00
Sonia Rickli
« Des origines au Live Art Club »
Journal intime et interactif d’une pratique culturelle

 

20:00
Présentation par Sébastien Verdon
de Smallville, artist-run space à Neuchâtel

21:00
Banquet éthérée

SMALL Jour 5 – jeudi 29 juin

15:00 Stéphanie Probst – APPORTE TES FANZINES !
Archivage collectif et bordel collaboratif création de la petite fanzinothèque genevoise (fanzinoGe), inventaire virtuel et non exhaustif d’hier et d’aujourd’hui, de Genève et alentours.

 

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19:00 Dorothée Thébert et Filippo Filliger
Cocktail de Kéfir et lecture « L’absence de gouvernail » un projet d’écriture « filliousophique » dans ?lequel les auteurs interrogent le rapport entre?l’art et la vie qui les préoccupe au quotidien

20:00 Manger c’est tricher, Le Horla passe des disques

SMALL Jour 6 – vendredi 30 juin

19:00
Luca Depietri et Karen Alphonso
Les espaces indépendants et leur alter-naïveté.
Quel est le statut des espaces culturels
« alternatifs » ou « indépendants » ? Une discussion
autour de la bonne et de la mauvaise foi dans
les pratiques artistiques indépendantes.

20:00
« Pratiques exportables, tourisme,
opportunités, fantasmes »
Andreas Hochuli s’essayera à une présentation
Powerpoint sur le karma CO2, les échecs des
échanges culturels et l’apolitisme érémitique.


21:00
Repas convivial

22:00
Maudite passe des disques

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SMALL Jour 7 – dimanche 2 juillet

 

 

SMALL
Semaine Magique Liberté Amour Luttes
24 06 17 – 02 07 17

Tous les jours dès 15:00
Thé Librairie Expos Perfos Confs Repas Débats

 

 

WEAR US SWEAT US – Virginie Morillo

30.06.15 – 21.08.15
WEAR US SWEAT US
KET VOID/Virginie Morillo
RAVE, CORPS, DANSE, TRANSPIRATION

L’Espace LABO présente WEAR US SWEAT US, une collaboration entre l’artiste genevoise Virginie Morillo et l’artiste mexicaine Lorena Vega (Ket Void). Elles se rencontrent lors de la résidence de Virginie à Mexico City et fondent ensemble les soirées Spider Galaxy autour de la place Garibaldi. Rave, corps, danse, transpiration, mots clefs illustrant leur première collaboration.

Virginie Morillo s’inspire de lieux, et de rituels. Elle survol les barrières géographiques et les contraintes matérielles. Artiste interdisciplinaire, elle crée des sculptures, dessins, photographies, installations, happenings et événements festifs. Dans ses travaux les plus récents elle l’exprime à travers le lettrage sur de la soie teintée, et les nouvelles technologies d’impression.

Vue d'exposition
Vue d’exposition

Attirée par la mode et la présences des corps dans l’espace elle se dirige d’abord vers la performance et la sculpture. Pendant son Master à la Haute école d’art et de deisgn de Genève (HEAD – GE), elle part au Japon pour se spécialiser dans la céramique. Là, elle découvre la soie, les kimonos. Elle travaille autour des volumes et du mouvement dans l’espace développant aussi un travail vidéo.

En 2014, elle part en résidence au Mexique. Ce pays est pour elle une grande source d’inspiration. C’est un véritable laboratoire d’expérimentation et de recherche ou elle découvre de nouvelles techniques autour des teintures naturelles. Son travail est soutenu à Mexico City par la Galerie Patrick Silve.

La musique est aussi très présente dans son travail. On peut citer sa collaboration avec l’artiste Sidney Stucky, et les diverses commandes par des festivals comme le Festival Exit à la Maison des Arts de Créteil avec l’artiste Théo Mercier.

Son travail sur tissu, développé depuis 2010, l’amène à ces inscriptions sur textile qui prennent la forme de drapeaux. Elle en créa plusieurs pour le festival MOS ESPA à Genève, dont les phrases étaient tirées de chanson. Dressés sur des mats ils nous rappellent aussi les totems ou perches hautes utilisés par les Mayas pour communiquer avec les dieux.

Vue de l'exposition
Vue de l’exposition

Pour l’exposition à l’Espace LABO Virginie crée une nouvelle série de soie teintées, non pas suspendues cette fois, mais présentés sur des pieds en métal tordus, de l’acier brute restant sensible au vent. Ils bougent d’eux même et créent un mouvement rappelant l’ondulation d’un corps dansant. WEAR US SWEAT US est une exposition flottante: des peintures suspendues sur support au sol prennent corps dans l’espace. Les soies sont teintes avec des couleurs chair, qui se détachent subtilement des murs blancs de l’Espace LABO. Les textes inscrits d’une encre noire rappellent l’art du tatouage. Les phrases choisies sont une sélection de messages personnels reçus par le biais des réseaux sociaux; mots qui marquent, restent gravés en mémoire, traces indélébiles. Ecriture libératoire, ou exécutoire, ces poèmes apparaissent et disparaissent comme des messages subliminaux.

L’exposition aurait pu s’appeler L’Humain de demain.
Elle sera présenté à Miami durant la foire Art Unlimited 2015.